Il y a bien des jours où on rêverait d'avoir le pouvoir de contrôler le temps. De pouvoir le faire passer beaucoup plus vite lorsqu'un cours semble interminable. Commençant à sentir des picotements au niveau des coudes, je lâche enfin la pression de mon menton contre ma main afin de me tenir enfin bien droit sur ma chaise. L'histoire de la magie, un cours que je trouve particulièrement soporifique. D'ailleurs je ne pense pas être le seul à penser cela. Pour la dixième fois en une heure, je laisse mon regard se figer sur la pendule suspendue au mur. Impatient d'entendre la cloche sonner. Fort heureusement, il ne reste plus beaucoup de temps. En attendant les dernières minutes, je balaye la salle de cours d'un oeil quelque peu blasé. Apercevant une élève de Poufsouffle, assise dans la rangée voisine, en train de tremper une mèche de cheveux de sa voisine de devant dans son encrier. Et bien... Qu'on vienne pas dire ensuite que les Serpentards sont les plus fourbes du château. Certes largement plus mais tout de même. Je regarde ensuite le professeur, mais pas trop longtemps de peur de m'endormir face aux mouvements hypnotiques de ses lèvres. J'entends mon voisin d'à côté me marmonner quelque chose, sauf que je n'ai aucune envie présentement de faire l'effort de l'écouter.

Enfin, la cloche retentit. J'en sursauterai presque sur ma chaise. Voulant tout de même faire un minimum bonne impression face au professeur, je fais en sorte de ne pas sortir le premier de la salle de classe. Une fois sortie, je décide de ne pas me rendre tout de suite à la salle commune. Non pas que je cherche à éviter qui que ce soit, mais lorsque j'aperçois le temps qu'il fait à l'extérieur j'ai bien l'envie d'aller prendre un peu l'air après des heures d'enfermement en cours. Pour une fois qu'un rayon de soleil fait son apparition cette semaine. De plus, j'ai envie de rester un peu seul pour le moment, me sentant presque épris d'un petit coup de blues. C'est donc seul que je prend donc la direction du hall d'entrée. Hall donnant directement accès au parc ou au lac. Le ciel commence à s'assombrir. Voilà un des moments que j'apprécie le plus dans une journée. Tout comme le fait de trainer autour du lac. Seul de préférence. Je met très peu de temps pour l'atteindre. Dehors, le temps se rafraîchit doucement mais sans qu'il fasse trop froid non plus. Je marche tranquillement tout en pensant à mes parents et aux derniers évènements qui se sont produits. Ca peut paraître surprenant, mais oui il m'arrive d'avoir des petits coups de blues. Seulement, il est hors de question que quiconque le sache.

Je décide de me poser au bord du lac, au pied d'un Saule Pleureur que j'ai l'habitude de fréquenter. Peu d'élèves traine par ici à cette heure-ci, ce qui est d'autant plus agréable. Après avoir admirer quelques minutes le paysage, je sors un livre de Sortilèges et Enchantements. Bien décidé à me renforcer un peu dans ce domaine. Je sors ma baguette d'une des poches de mon uniforme par la même occasion, puis commence à lire en détail la page que j'avais marqué dans mon bouquin. Me concentrant beaucoup sur les sortilèges informulés, je commence par le sortilège d'Incendio. A tout hasard, je vise un tas de feuille non loin de moi qui se met aussitôt à brûler. Sauf qu'au même moment un drôle de cri se fait entendre. N'ayant même pas réaliser que quelqu'un s'y trouvait non loin. Plus précisément, une jeune femme, rousse et vêtue d'un uniforme aux couleurs rouge... c'est sans aucune difficulté que je reconnais la fille Weasley. Quelle chance...

" Mince alors... c'était pas loin... "

J'ignore si elle a entendu ce que je viens de marmonner, mais peu m'importe à vrai dire je ne cherche pas à papoter avec elle...

« Tu ne nous visais pas quand même ? »

Ma tête se tourne lentement en direction de la rouquine, sur qui je dépose par la même occasion délicatement un regard presque prédateur. Sa question raisonne vaguement dans ma tête, ne m'attendant pas du tout à ce qu'elle vienne m'adresser la parole ni même à ce qu'elle se déplace carrément jusqu'à moi. Quel effort, j'en suis flatté. Je lève un instant les yeux au ciel et lui répond d'une voix ne cachant pas ma lassitude :

« Si c'était le cas, Weasley, tu serais en train de brûler au moment où je te parle... »

Un léger sourire narquois se forme sur mes lèvres tandis que mon regard ne quitte pas un seul instant le sien. Sadique ? Oui, tout le monde le sais, rien de surprenant. Apparemment, elle ne semble toujours pas résolu à partir. Que cherche-t-elle là au juste ? J'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre. En temps normal, et surtout après ce genre de remarque elle n'hésite pas un seul instant à partir le plus loin possible de moi et là non. Elle reste là, planté devant moi droit comme un piquet et continuant même de me parler.

« .. Tu n'es pas avec tes deux gardes du .. Enfin avec Crabes et Goyles »

Mes sourcils de lèvent en forme d'accents circonflexes. Je range ma baguette dans une des poches de mon uniforme puis ferme sèchement mon bouquin avant de me relever tranquillement sur mes deux jambes. Faisant certainement une tête de plus qu'elle, je ne peux m'empêcher de l'a regarder de haut. Je laisse échapper un soupire, ne l'a lâchant pas des yeux pour autant.

« Qu'est-ce que tu veux Weasley ? »

A mon tour, je balaye rapidement les environs du regard m'assurant que personne ne me vois en train de discuter avec la rouquine. Non pas que j'ai honte mais... si tout de même. Mon visage se crispe légèrement. Une grimace que je ne peux pas m'empêcher de faire lorsque je me retrouve face à une personne de cette famille. Je ne comprend toujours pas pourquoi elle reste là avec moi alors qu'il y a quelques secondes elle trainait avec ses deux copines. Son regard sur moi n'est pas non plus comme d'habitude, j'en aurai presque peur. Bien avant tous ces évènements, nos conversations étaient simples et rapide. Une ou deux insultes par là et tout se terminait rapidement, chacun partait de son côté.

« On ne sait pas suffisamment vu pendant les vacances peut-être ? »

C'est fortement ironique bien sûr...

La jeune fille Weasley qui quitte ses copines pour venir me voir. Moi, moi et personne d'autre. Quelle ironie tout de même non ? Il est donc évident pour ma part que face à ce genre de personne je réagisse de cette manière et non plus délicatement. Déjà qu'à la base il est assez difficile pour moi de garder ma langue fourchue dans ma bouche alors quand je me retrouve face à une personne qui est loin de faire partie de mes "amies" il n'y a rien d'étonnant à mon comportement. Par contre, je ne comprend toujours pas la raison pour laquelle Weasley vient me voir. Mais je ne devrais pas trop tarder à entendre la réponse... ou pas.

« Le mot raté ne te dit rien ? »

Ahah me voilà mort de rire... je lui rend un de mes fabuleux sourire moqueur. Une de mes nombreuses expressions qu'elle ne doit pas supporter, raison pour laquelle je la fais d'ailleurs. Ces remarques ne m'ont jamais atteint fort heureusement. Je la comprend d'un côté, il faut bien qu'elle se trouve des arguments pour se défendre. Parce que viser, ça je sais faire... C'est qu'il m'arrive très rarement de "rater" quelque chose. Je cherche donc enfin à comprendre le pourquoi du comment de sa venue, sans y aller avec le dos de la cuillère une fois encore. Je n'ai aucune envie d'user de ma bonne éducation si précieuse auprès... d'elle. Je pense avoir déjà fais suffisamment d'efforts durant les vacances.


« Bon. Malefoy, je pense que tu as certains.. Problèmes. »

Je ne peux m'empêcher d'exprimer une certaine incompréhension face à sa remarque. Même si j'ignore totalement qu'en réalité c'est elle qui est en train de m'examiner psychologiquement, je ne peux m'empêcher de la regarder comme si elle venait de la planète Mars.


« Mais de quoi tu parles ?? »

Déjà qu'elle ne vole pas très haut dans mon estime, essayerait-elle de sombrer encore plus bas qu'elle ne l'est déjà ? Ce serait dommage pour elle tout de même car je c'est que j 'ai tout de même quelque peu apprécié le fait qu'elle m'est souvent défendu contre Potter. Pensant l'avoir déjà suffisamment vu durant les vacances, apparemment ce n'est pas le cas pour elle. Son comportement commence déjà à m'exaspérer. Mais restons zen comme on dit... Défiant toujours son regard, je me rapproche un instant un peu plus d'elle.

« Écoutes si t'es juste venue me faire de l'ombre afin d'épuiser ton stock de salive infecte, tu perds ton temps... »

Moi qui pensais qu'elle était venu me parler pour me dire quelque chose d'un peu plus utile. Mon bouquin toujours en main, le menton toujours bien relevé, je tente de passer mon chemin seulement elle ne semble pas vraiment déterminer à s'arrêter là...