Le Lac était désert. Normal après tout, qui oserait s’aventurer dehors les onze coups du soir passés ? Une fraiche brise parcourait les arbres qui entouraient le point d’eau, et la lune brillait haut dans le ciel. De loin, le château ressemblait à une bâtisse sombre, emplie de bougies qui brillaient de milles feux. Comment le savais-je ? C'est-à-dire que du lieu où je me trouvais en ce moment même, la vue était limite panoramique. Je savais que je n’avais pas le droit de me trouver dehors une fois le couvre feu passé. Mais autant que je m’en souvienne, jusqu’à ce jour, je n’avais jamais respecté les règlements, alors pourquoi ça changerai aujourd’hui ? Ne disait-on pas après tout que les bonnes habitudes étaient difficiles à perdre ? D’un geste las, je remis mes lunettes en place, et pris place sur un rocher près du lac (HRPG : Attention à ne pas le pousser Ginny U_u ) . L’eau claire reflétait l’image du ciel, comme l’aurait fait la grande salle en pareil instant. Une créature traversa le ciel, avant de le refaire plonger dans son calme habituel. Imaginez. Imaginez en regardant le ciel qu’à travers le monde entier, en ce moment précis, des milliers de personnes fixent le même paysage, ou la même étoile qui brille plus que les autres.


Mais ce n’était pas à ça que je pensais en fixant cette étoile. De toutes les choses qui m’étaient arrivées, ou plutôt, que j’avais causé, il y en avait une que je regrettais amèrement. Ginny. Elle n’a jamais admis, et n’admettra peut être jamais que notre séparation était pour le bien de tout le monde. En quelques sortes, j’avais voulu qu’elle me haïsse. Qu’elle me haïsse suffisamment pour ne pas souffrir de ma disparition. Du moins, je le pensais. Je ne me pardonnerais jamais la lueur triste et haineuse que j’ai descellée dans son regard ce jour là. Comment son sourire s’était figé, comme ses traits s’étaient crispés. Comment j’ai été à l’origine des larmes qu’elle a versé. Ce jour là, j’ai remis en question ma culpabilité, pour me confirmer que c’était pour son bien. Aujourd’hui, j’en doute, parce que je n’ai pas disparu comme je le devais, parce que je suis encore là. Mais pourquoi donc ? Tant de choses auraient été plus simple si le destin m’avait fait fuir loin d’eux. Eux qui ont combattu pour moi. En ce moment précis, je me hais.


Je pris une pierre par terre, avant de la jeter de toutes mes forces dans le lac, elle rebondit trois fois avant de sombrer. Comme j’aurais aimé sombrer comme la pierre. Je n’oublierais jamais comment l’été dernier elle a défendu Drago Malfoy à corps et à cris. Lui, qu’elle a détesté comme nous pendant des années. Lui qui l’a humilié, son protégé ? Le ferait-elle simplement pour me blesser, ou alors le pense-t-elle vraiment ? En tout cas, qu’elle l’ai fait exprès ou pas, elle a eu le résultat escompté, m’ahurir. Je n’arrive toujours pas à comprendre : Pourquoi ? Un Malfoy en plus ! C’est la meilleure ! Comme si il lui avait sauvé la vie d’un journal parlant, comme si il l’avait sortie de la chambre des secrets, comme si c’était lui qui l’avait protégé. Non. Il a été à l’origine de ses malheurs, mais elle le défend…Alors qu’elle me déteste. Injustice. Il commençait à faire sincèrement froid, mais ma rage ne laissa passer aucun courant d’air. Mais malgré tout ce qu’elle avait fait, je continuais de l’adorer…Après tout, c’est Ginny ! Je ne peux pas la détester, quoi qu’elle fasse. Je l’aime encore ou peut être plus, mais maintenant il y a Cho. Et Il y a elle. Ou peut être n’y a-t-il personne.
J’entendis des pas au loin qui étaient sensé être étouffés par le gazon. Apparemment, je n’étais pas le seul à jouer les fugueurs cette nuit là. Un élève de Dumstrang sûrement, ils aimaient tellement se rendre intéressants ceux-là. Mais la silhouette qui se détachait du noir était trop…féminine, pour une brute de Dumstrang ; elle ressemblait plutôt à celle d’une fille. Mais qu’importe. Qui que ce soit, il n’arriverait pas à atténuer ses malheurs. Ou peut être que si.

Ginevra se trouvait en ce moment dans son dortoir comme n'importe quel élève obéissant au règlement; Bon, d'habitude, elle n'écoutait pas toujours le règlement lorsqu'il s'agissait du couvre-feu mais ce soir, elle n'allait pas voir Anael. Ce soir, avant d'aller dans son dortoir, elle avait entendue des rumeurs entre Cho et Harry. La bonne blague, il disait que c'était pour la protéger alors que peut-être, au fond, il voulait retourner avec l'asiatique. La rouquine aurait préférée qu'il lui donne la vraie version ... Mais, peut-être qu'elle se faisait encore des idées ? Et si c'était simplement des rumeurs.. ? Assise sur son lit, elle rejoignit ses jambes et posa sa tête dessus, comme une enfant. Parce que, c'était ce qu'elle était, de temps en temps, une enfant, une gamine égoïste. Elle soupira en secouant la tête pour elle-même, elle était si perdue. D'un coup, elle se releva. Ne pas déprimer, c'était bon ! Elle ne pouvait pas faire que cela, elle avait remplacer Harry de toute façon... Du moins en apparence, c'était moche de mentir aux autres, mais elle préférait faire semblant qu'elle était heureuse et que la séparation avec le Potter ne l'avait qu'un peu affecter. Evidemment, elle savait bien que ses proches n'étaient pas tous dupe mais tant qu'elle pouvait berner la plupart des autres.

La Weasley se dirigea ensuite vers son placard et enfila rapidement son uniforme tout en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ses colocataires de chambre, malheureusement, l'une d'entre elles possédait un sommeil léger « Gin' ? » « Je reviens, je vais au petit coin. Ahah » au petit coin ? La bonne blague. Elle aurait put y aller en pyjama, normal quoi. Heureusement la Gryffondor qui lui avait posé cette question se retourna juste et recommença à dormir au plus grand soulagement de la pauvre Ginevra. A pas de loup, elle descendit les escaliers; Et partie de la salle commune. Priant de ne pas se faire voir de Rusard, elle sortie en dehors des salles et compagnie pour se retrouver simplement à l'extérieur du château. La rousse avait envie de prendre l'air, de sortir, d'être dans un autre endroit que la tour de Gryffondor et surtout, elle avait envie d'être seule. De pouvoir hurler, chanter, rire, pleurer comme elle le voulait. Maudire certaines personnes si elle en avait envie... Et en fait, il était presque tard et elle était entrain de péter un plomb; Autant dire la vraie raison, hein. Comme si elle avait envie de chanter des trucs qu'elle avait en tête. La dernière fois qu'elle avait fait un poème ça remonte à loin et elle en garde un souvenir amèrement honteux mais lorsqu'elle y repense, elle rigole. Puis elle se dit que finalement l'innocence des enfants étaient touchants. Si elle pouvait retourner dans sa première année... Mauvaise idée, dans sa deuxième année plutôt.

Elle pensa soudainement à Malefoy. A cette fouine. Depuis son retour des vacances, elle lui avait parlé un peu et c'était plaisant. Bien qu'il n'ait pas apprécier le fait qu'elle essaye d'être sa "psychologue" comme ils disent chez les moldus. Ginny, ça lui plaisait, essayer de le comprendre, les actions qu'il avait. Mais lui, il n'avait pas envie de servir de cobaye, elle eut un léger sourire. Le Serpentard était marrant sans même qu'il ne s'en rend compte, du moins pour Ginny. Soudainement, elle grimaça. En parlant de vacances, elle n'avait eut guère le temps de parler avec Harry, pas qu'elle est des choses à lui dire mais peut-être que lui si. Pas par rapport à leur... ancienne relation, mais plus pour ce que Ginny avait dit et fait pendant les vacances pour Malefoy. Elle avait choquée Harry autant que Ron et elle le savait bien, mais pour une fois, elle s'en fichait; elle n'avait pas forcément envie d'avoir leurs accords, elle faisait ce qu'elle voulait n'est-ce pas ? Hm ? Ginny releva la tête, elle avait entendu un bruit venant du lac, elle s'approcha et vit une silhouette bien familière à ses yeux. Harry Potter. Elle se figea. Une envie de faire demi tour s'empara d'elle.. Seulement, et naturellement, la plus jeune des Weasley reprit une marche assurée vers le brun. Non, elle s'en fichait qu'il soit présent. Tant mieux même. Elle allait lui montrer qu'elle avait changé - même si ce n'était pas tout à fait vrai. Avec un sourire qui semblait naturel mais qui, était en réalité un peu crispée, elle eut une mine joyeuse.

« Alors Harry, on se couche plus tard que les autres ? Et le règlement alors ? »

Comment ça, elle n'attaquait pas directement sur le vrai sujet qui l'a touchait ? Tss.

Il la vit hésiter. Puis, comme si l’idée de revenir sur ses pas ne l’avait jamais effleuré, continuer d’avancer, d’une démarche sure. Si différente du pas aérien et enfantin qu’il lui connaissait. Il en était conscient, maintenant, Ginny avait changé. Mais était-ce dans le bon sens ? Si ce changement consistait à défendre Malfoy, à quoi bon. Si ce changement consistait à l’haïr, à quoi bon. Cette démarche si innocente, mais qui était lourde de sens en même temps. En d’autre circonstance, Ginevra Weasley serait retournée sur ses pas et ne serait pas venu le voir comme la Ginny d’à présent était entrain de le faire. La tête haute, elle avançait, sans l’ombre d’une hésitation ou d’une réticence. Que pouvait-elle bien vouloir lui dire ? Que pouvait-il pouvoir lui dire ? Que pouvaient-ils se dire…après tout. Après cet été. Elle était habillée de sa robe de sorcière, et ses cheveux étaient lâchés au vent. Rien qu’un regard envers la rousse lui remémora l’odeur singulière et sucrée qu’il rencontrait jadis, telle une barrière, à chaque fois qu’il la prenait dans ses bras, le son de sa voix mélodieuse quand elle s’adressait à lui. Le ton et le rire touchant qu’elle entreprenait en sa compagnie. Maintenant c’était fini. Et chaque fois qu’il la croisait, il le regrettait…amèrement. Il avait été assez imbécile pour la laisser tomber, et maintenant, il en payait le prix. Comme si un être si adorable méritait ce qu’il lui avait infligé.

Mais depuis bien des mois, voir quelques semaines à peine, il avait changé lui aussi. Il avait essayé, tout l’été durant et une bonne partie de l’année de se faire sortir la Weasley de son esprit, qu’elle occupait jalousement. Il lui en voulait, d’avoir protégé Malfoy, d’avoir en quelques sortes « trahi » ses amis, même si il se doutait qu’il n’en faisait probablement plus partie. Il se souvenait comme si c’était hier, de son regard déterminé, quand elle prit sa défense en prenant tête par la même occasion à Harry et Ron. Une partie de lui, lui conseillait fortement de prendre le même comportement qu’elle, en l’ignorant et en entreprenant une conduite arrogante en sa compagnie. Même si ça ne lui ressemblait pas. Une autre partie lui demandait de s’excuser, et de revenir en bon termes avec elle, même si tout ce qu’il avait fait jusque là, n’était que pour son bien. Non. Ni l’une ni l’autre n’était nécessaire, car il continuerait, sans hésitations à rester lui-même, tout simplement.
Quand elle fut près de lui, il se leva, pour être à la même hauteur qu’elle. Il croisa son regard un instant, puis incapable de soutenir la lueur si insouciante qui y brûlait, détourna les yeux, avant d’essayer de prendre un ton aussi détaché et insouciant que la lueur de ses yeux. Du moyen, Essayer.

« Tiens, J’aurais bien pu te poser la même question. J’avais envie de prendre l’air. Et toi ? Qu’est-ce qui attire une jeune fille seule près du lac à une heure si tardive ? »

Au fond de lui-même, il n’avait pas trop envie de savoir, mais entretenir la conversation était pour lui un moyen d’éviter de parler de choses indésirables. Il reprit place sur son rocher, et l’invita à prendre place à côté de lui. Maintenant qu’ils n’étaient plus ensembles, et que chacun avait oublié l’autre et la relation qui les unissait, pourquoi ne pas faire comme si de rien n’était, et redevenir des amis. Ou de simples connaissances au pire des cas. Il se replongea dans la contemplation du lac, voyant de tant à autre une créature marine sortir, pour replonger, sans faire de bruit.

« Comment va Drago ces derniers temps ? Sa réputation n’a pas trop souffert d’avoir une Gryffond’or comme alliée ? »

Oui, c’était visible, il ne lui avait toujours pas pardonné. Il l’adorait, l’avait oubliée et faisait comme si de rien n’était, mais si il y avait un point qu’il ne supportait pas, c’était bien ça. Autant y orienter la conversation. Le ton qu’il avait pris pour évoquer le Serpentard lui ressemblait si peu, il était limite ironique ; sarcastique. Que lui prenait-il donc ? Voilà qu’il se mettait à faire sortir des paroles sans le vouloir…Des paroles…sadiques ? Encore une fois. Foutue Langue. La prochaine fois qu’elle se déliera, elle aurait fait bien des tours dans son repaire.

Re-Changement de narrateur

Au moment où j’ai laissé paraître ces dernières paroles, je sus que c’était une erreur monumentale. Redevenir amis ! Tu parles ! Si je continuais comme ça, ce n’était pas demain la veille qu’on se reparlera normalement. Et J’avais raison de m’inquiéter, car toute la face, même superficiellement, joyeuse de Ginny s’envola en éclat. Son regard changea d’un moment à l’autre, devenant soudain froid et hostile. Un regard qui lui était étranger, que je ne connaissais pas, puisqu’elle ne me l’avait jamais adressé. Faut croire que chaque chose a un début. Dès le moment où elle proféra ses paroles d’un ton sarcastique, je sus que j’étais mal barré. Je baissai le regard en fixant désormais le rocher sur lequel on était assit. Je savais que je n’aurais pas du lui avancer cette remarque, mais c’était plus fort que moi. Lorsqu’elle évoqua la question de la jalousie, une lueur perla dans mon cerveau. J’avouais, intérieurement, que j’étais jaloux. Oui. Je suis jaloux. Jaloux parce qu’une fouine comme Drago Malfoy ne méritait pas l’affection, encore moins la compréhension de Ginny. Et elle, aussi naïve que le premier jour lui faisait confiance, aveuglement, comme pour l’histoire du journal. Mais quand apprendra-t-elle de ses erreurs ? Poussé par une envie de franchise, je la coupai court, pour la fixer dans les yeux. Et déjà, mon regard voulait tout dire ; A quoi bon continuer de simuler et de mentir ? Alors que la vérité était si évidente.

« Oui. Oui Je suis Jaloux. Je suis Jaloux Parce qu’une brute prétentieuse comme Malfoy ne te mérite pas. Ne mérite pas ton affection ni ne mérite que tu prennes sa défense. As-tu donc oublié tout ce qu’il a fait aux Gryffond’or ? Tout ce qu’il a fait à ton frère. Tu mérites mieux que ça Ginny »

Mais Quand la Weasley évoqua le sous-entendu de Serdaigle. Mon visage se figea, et mes mains se crispèrent. Alors comme ça, elle en avait entendu parler. Elle avait écouté toutes ces rumeurs qui insinuaient que Cho et moi étions de nouveau ensemble ? Mais comment pouvait-elle croire à des choses pareilles, alors qu’elle savait tout aussi bien que moi, que la moitié de ce qu’on racontait dans le monde des rumeurs n’était pas vrai. Du moins. Pas Encore. C’était vrai que ces derniers temps, j’avais passé pas mal de temps avec Cho, mais pas au point de revenir avec elle. J’y avais sincèrement pensé et y repensait encore, mais n’avais néanmoins pas pris de décision finale. Car ces jours là , et jusque il y a une semaine, je pensais encore à La Gryffond’or en face de moi. Mais pourquoi évoquait-elle cette question ? Etait-elle jalouse ? Ou étais-ce simplement pour me blesser, si c’était le deuxième cas, elle y avait réussit brillamment. Car je sentais un gouffre se creuser dans mon cœur face à la cruauté de Ginny.

« Alors comme ça, tu as entendu ce que les rumeurs racontent. Y crois-tu vraiment Ginny ? »

Confuse, cette dernière se confondit d’excuses, visiblement enfin consciente de ce qu’elle racontait depuis un moment, consciente de la lourdeur de ses paroles et de leur sens. Devant son regard désolé et sa mine déçue, je sentis le gouffre se refermer. J’avais une forte envie de la prendre dans mes bras, mais je ne pouvais pas me le permettre. Et si Ginny avait refait sa vie. Qu’en serait-il si elle le repoussait ? Mieux valait ne pas prendre le risque, ou du moins, attendre encore un peu, car l’amitié qui se dressait entre nous était encore trop faible pour la confronter à des missiles. Je souris. Etonnant non ? Un vrai sourire. Car en ce ton qu’elle avait utilisé, je reconnu Ginny. Ma Ginny. La Ginny de 16 ans, timide, amoureuse mais fidèle. Quesque je donnerais pour revenir en ce temps.

« Ne t’excuse pas, c’est plutôt moi qui ai lancé l’hostilité. Alors, comme ça, tu l’apprécie vraiment ? Enfin, je veux dire. Tu parviens à l’apprécier ? Faudra que tu me donnes des cours ! »

Maintenant qu’il était un peu calmé, il avait envie d’en savoir plus, et d’essayer de comprendre ce qui poussait une rouge et or à sympathiser avec un serpent. Peut être avait-elle ses raisons après tout. Et ça ne devait pas être facile pour elle avec tout le monde qui blâmait ses choix, aussi mauvais soient-ils, c’était sa vie, elle avait le droit d’en faire ce qu’elle voulait, si c’était justifié.