{ A morning under the sun

Invité

a morning under the sun
Free !

Le soleil, encore bas, rasait l'horizon et baignait l'Angleterre d'une lumière orangée. C'était le petit matin à Poudlard. En ce samedi et de si bonne heure, il était rare de croiser quelqu'un au détour d'une salle de classe. Les élèves étaient, pour la plupart, encore en train de dormir même si certains s'étaient déjà installés dans la Grande Salle et mangeait lentement, les yeux bouffis et la crinière en bataille. Gabrielle, de son côté, avait fini son assiette et repartit en direction de la volière. Elle avait repéré un petit pull sublime dans un magasine mais si elle n'envoyait pas le bon de commande avant midi, jamais elle ne pourrait l'avoir. Elle se serait bien servie de son petit hibou, mais il n'était toujours pas revenu de la maison de Fleur, où Gaby avait envoyé une lettre il y a quelques jours. Les deux sœurs n'avaient pourtant jamais été très proches, du fait de leur différence d'âge, mais la venue de la cadette à Poudlard avait établi une correspondance régulière entre elles. Surtout depuis qu'elle était devenue tante, Gabrielle voulait tout savoir. Elle ne s'étonna pas de se retrouver seule à errer dans les couloirs. Néanmoins, elle apercevait le terrain de Quidditch à travers la fenêtre et des élèves s'entraînaient déjà. On distinguait des formes bleues qui volaient, sans doute des joueurs de Serdaigle. Gaby aimait bien le Quidditch mais, étant nouvelle, elle n'avait pas eu l'occasion d'entrer dans l'équipe de Gryffondor. Bah, peut-être l'année prochaine.

La volière était, elle aussi, complètement vide de présence humaine. Il manquait quelques oiseaux du collège, les élèves profitant généralement du vendredi soir pour envoyer des lettres à leurs proches. Gabrielle aurait du le faire aussi, mais elle était persuadée que son petit hibou serait revenu dans la nuit, ce qui n'était malheureusement pas le cas. A peine avait-elle formulé cette pensée qu'elle vit son animal, au milieu des autres volatiles, une lettre accrochée à la patte et les yeux somnolents. La jeune Vélane sentit une vague de colère monter en elle. Son hibou était tellement paresseux qu'il avait pris l'initiative de se reposer avant de lui porter la lettre ! Bon, après tout, ce n'était pas si grave. Ce n'était pas vraiment «son» oiseau. À vrai dire, elle l'avait trouvé juste à côté de chez elle, la patte tordue, et l'avait finalement gardé. Il n'avait même pas de nom. C'était «Le Hibou» ou «Toi» la plupart du temps. Toujours un peu agacée, Gabrielle s'approcha de lui. Il sembla la reconnaître et lui tendit la patte où était accrochée la lettre, l'air parfaitement naturel. Elle décrocha le papier et le remplaça par son bon de commande.
– Pour le magasine de mode, dit-elle au hibou. D'accord ? Allez, vole.

Il prit son envol et Gaby le regarda jusqu'à ce qu'il devienne un simple petit point qui disparaissait dans le soleil levant. Très poétique tout ça. Elle saisit la lettre de sa sœur lorsque l'oiseau eut totalement disparu.

«Chère Gaby, écrivait Fleur d'une écriture soignée. Je me doute bien qu'arriver dans une nouvelle école doit être difficile mais je sais que tu t'y feras vite. Poudlard est un bon collège, même si je regrette Dumbledore, et tu trouveras rapidement tes marques. Ici, tout va bien. Hier Bill a enlevé le sortilège de Fidelitas de notre maison mais nous gardons encore les sortilèges de protection autour de la Chaumière et la plage environnante. Des rumeurs courent comme quoi certains Mangemorts n'auraient toujours pas perdu espoir... Mais enfin, ne nous emballons pas trop vite. J'ai l'impression que Victoire grandit un peu plus chaque jour. Tu verrais comme elle ressemble à maman ! Je t'enverrais une photo d'elle la prochaine fois. Je me demande si son premier mot sera français ou anglais. Bill se borne à répéter qu'elle devrait apprendre l'anglais en premier étant donné que nous sommes en Grande-Bretagne, mais je pense qu'elle pourrait tout aussi bien apprendre les deux en même temps. Les Moldus racontent que plus on apprend une langue jeune, mieux c'est. Enfin, nous avons bien le temps de l'entendre parler.
Good bye and love, comme on dit ! Fleur.»

Gabrielle replia la lettre. Son amertume envers son hibou avait totalement disparu. Elle allait enfin voir à quoi ressemblait sa nièce ! Elle se l'imaginait déjà : une petite bouille adorable, quelques cheveux blonds sur la tête, de grands yeux charmeurs. Le style typique des Delacour. Heureusement qu'elle avait hérité des origines Vélanes de la famille, c'est toujours mieux. Gaby, elle, ne s'en était jamais plaint bien qu'elle ait préféré changer sa couleur de cheveux pour une teinte plus brune qui lui correspondait mieux. Elle se retourna vers la sortie et s'aperçut que quelqu'un était là. Elle était tellement plongée dans ses pensées qu'elle n'avait rien entendu. Un silence un peu gêné s'installa, chacun se demandant ce qu'il devait dire à l'autre.

Invité

Aucun rayon du soleil n'est malheureusement capable d'éclairer la pénombre pesante qui pèse dans la Salle Commune des Serpentards. Pénombre à laquelle on s'y fait mais qui peut vraiment devenir agaçante à certain moment. Car Serpentard ou non, chaque être humain a tout de même besoin de sa dose de lumière. Détendu sur l'un des canapés les plus confortables de la pièce, un des garçons les plus charismatiques de la maison admire les flammes danser dans la cheminée qui lui fait face. C'est qu'ils ont tendance à souvent s'en servir étant donné qu'il ne fait jamais bien chaud dans les cachots. On pourrait donc croire que Drago médite, là, paisiblement... mais non. Il rumine, dans son coin dès le matin. D'un côté, il vaut mieux que le Prince des Serpentards reste seul quand l'orage gronde. C'est qui lui arrive d'apprécier la solitude de temps à autre. A force d'être toujours collés soit par une horde de filles, ou par Pansy, ou par... bref il y a toujours quelqu'un agrippé à ses mollets. Mine de rien ça peut s'avérer épuisant d'être célèbre. D'un autre côté, c'est bon de reprendre les bonnes vieilles habitudes. Habitudes que Drago pensait ne plus jamais revivre et encore moins ici, à Poudlard. Tellement de choses se sont produites depuis sa première 6ème année. Des choses dont il n'en est pas très fier mais qui se sont bel et bien produites quoi qu'on en dise ou pense. Jamais il n'aurait pensé pouvoir remettre les pieds ici.

Sa dernière altercation avec un certain rouquin, la veille au soir, le tiens encore à la gorge. Non pas que ses paroles l'atteignent mais qu'il y pense tout de même. Ce dernier exigeant au blondinet d'écrire au moins une lettre de remerciement à ses parents qui n'ont pas hésité à prendre soin de lui durant toutes les vacances. Ce qui a tracassait Drago n'est pas le fait qu'il doit se montrer bien élevé, mais le fait que ce soit Weasley qui lui dise ce qu'il doit faire. Voulant tout de même faire un minimum honneur à ses parents qui lui ont enseigné une bonne éducation, il fera cette lettre. Lettre qu'il prit d'ailleurs le temps d'écrire dans la Grande Salle pendant son petit-déjeuné. Pas très longue, mais correcte, juste pour remercier. Déjà pas mal non ? Histoire de se donner bonne conscience... Profitant d'un élan de motivation, il décida d'envoyer cette fameuse lettre tout de suite après. De temps à autre son regard scrute les envrions. Espérant ne pas croiser l'ombre d'un Weasley. C'est qu'il les a suffisament vu, entendu et supporté durant deux mois. Juste le temps d'aller chercher une enveloppe, d'y inscrire l'adresse et le voilà en route pour la volière. Un endroit qu'il a souvent fréquenté, ayant longtemps attendu avec impatience les courriers de sa mère lui envoyant sans cesse, durant des années, ses friandises favorites.

Gravant les marches pour atteindre la volière, il n'y a aucun doute qu'il ne doit pas y avoir grand monde. Etant donné l'heure et le jour. En tant normal, le blondinet apprécie également les grasses matinées du week-end mais pas cette fois. En haut de la volière, la vue y est sublime. Le jeune Malefoy espère tout de même y trouver son hibou et ne pas l'attende trop longtemps. Une fois la dernière marche surmonté, le regard acier du Serpentard se pose aussitôt sur la seule et unique personne meublant l'endroit. Gabrielle Delacour. Une fille de... Gryffondor. La joie... Mais au moins une Sang-Pure, c'est déjà ça. Celle-ci semble mettre un peu plus de temps à réaliser sa présence. Un silence quelque peu gênant s'installe entre les deux sorciers, jusqu'à ce qu'il se décide tout de même à marmonner d'une voix quelque peu trainante :

« Ah tiens... Delacour... »

Il l'a dévisage un instant, sans once de méchanceté étant donné qu'il ne l'a connait que trop vaguement pour le moment. Même si déjà le fait qu'elle soit chez les Rouges ne joue pas en sa faveur. N'attardant pas plus longtemps son regard sur elle, et levant les yeux tout autour de lui, il n'y trouve pas son hibou Grand Duc. Continuant de s'adresser à la Brunette il reprend :

« T'as peur que les hiboux se sentent seuls ? »

Un léger sourire en coin prend forme sur les lèvres de Drago, tandis qu'au même moment un autre hibou manque de le percuter. Mais son expérience au Quidditch lui permet d'éviter de justesse le volatile.

« Sale bête ! »

Tout en époussièrant les quelques plumes sur ses épaules en gardant la tête haute, le voilà qui trouve enfin son Grand Duc. Tout en se rapprochant, le volatile monte immédiatement et gracieusement sur l'avant-bras du Serpentard.

« Heureusement qu'il n'est pas aussi stupide que les autres... »

N'ayant tout de même pas oublié la présence de Delacour, son regard se redresse sur elle, intrigué par sa présence ici. Curieux un jour, curieux toujours...

Invité

On aurait pu croire que Gabrielle n'aimait pas la solitude. On aurait pu croire qu'elle avait besoin de ses amis. On aurait pu croire que jamais elle ne se serait trouvée là seule, simplement seule, dans cette volière. Alors pourquoi était-elle là ? Elle-même avait du mal à répondre à cette question. Il y avait à peine un an, elle aurait trouvé cette situation ridicule venant de sa part. Mais tout le problème était là. Elle était à Poudlard désormais et, aussi lui fut-il dur de se l'avouer, elle n'avait pas beaucoup d'amis. Les quelques uns qu'elle avait la connaissaient déjà avant son arrivée en Grande-Bretagne. Oh bien sûr, Gaby avait sympathisé avec les élèves de sa maison mais elle sentait une certaine retenue de leur part. Surtout lorsque la discussion tournait autour de Fleur.

Plus les jours passaient plus Gabrielle se rendait compte que sa sœur avait laissé un bien mauvais souvenir aux Anglais. Certes elle pouvait parfois paraître hautaine, et même franchement agaçante, mais elle n'avait quand même pas attaqué tout le monde, si ? Et pourtant, parfois on en avait l'impression. Mais la rouge et or était différente, après tout. Ce n'était pas sa faute si elle était jugée par les autres. Et son arrivée un peu inhabituelle ne l'avait pas aidée à s'intégrer. Gaby, elle, avait néanmoins besoin d'être aimée, il en avait toujours été ainsi. Elle avait envie de tout faire pour montrer aux autres sa vraie personnalité. Il fallait juste un peu de temps.

Mais pour l'instant elle était ici, face à un Serpentard. Assez grand, visiblement plus âgé qu'elle, les cheveux blond, les yeux gris. Elle devina que c'était Drago Malefoy. Cette impression se confirma quand il lui dit d'une voix un peu trainante :
- Ah tiens... Delacour...
- Malefoy, lui répondit-elle comme une sorte de salut, sans grande conviction toutefois.

Il se détourna. Gabrielle avait entendu parler de son histoire. Parents emprisonnés, il avait passé deux mois chez les Weasley. Ça devait être assez marrant de les voir sous le même toit... Même si la situation n'avait pas du être hilarante pour Malefoy. Et pour les autres non plus, d'ailleurs. Leur laissant ce problème, elle commença à se diriger vers la sortie. Inutile de rester là plus longtemps, elle devait encore rédiger la réponse pour sa sœur.
- T'as peur que les hibous se sentent seuls ? reprit alors Malefoy, toujours retourné.

Gabrielle stoppa son élan. Non pas qu'elle fut choquée, elle avait vu bien pire, mais elle ne comprit pas tout de suite pourquoi il changeait d'attitude. A moins qu'elle n'ait même pas remarqué son animosité depuis le début. Mais l'uniforme vert et argent du blond la ramena à la réalité : c'était un Serpentard, il n'y avait rien à espérer de lui.
- C'est petit, surtout venant de quelqu'un qui s'inquiète lui aussi des hibous.

C'était plus un jeu qu'autre chose. Elle recula d'un pas. Gabrielle avait toujours aimé ces petits accrochages. Elle resserra la lettre de Fleur qu'elle tenait toujours dans sa main. Finalement elle aussi pouvait être hautaine.

Hébergé par ses pires ennemis, hein ?

Un bruit d'aile retentit. Un oiseau entra en trombe dans la pièce. Malefoy l'évita de justesse mais la rouge et or refusa d'avouer à elle-même l'agilité du blond. Il jura puis trouva ce qui semblait être son hibou, le seul volatile qui trouvait grâce à ses yeux.
-Heureusement qu'il n'est pas aussi stupide que les autres...

Son regard revint sur elle, mais il ne recélait d'aucune méchanceté. Gabrielle en fut d'autant plus intriguée. Que cherchait-il ?

Invité

La volière, un endroit que Drago risque de beaucoup moins fréquenter cette année étant donné que ses parents sont à présent emprisonnés. Sombre histoire tout de même, c'est qu'il a eut de la chance lui aussi de ne pas les accompagner. Il n'a rien fais après tout, presque, mais rien fais. Voulant tout de même continuer à faire un minimum honneur à ses parents, le blondinet décida d'envoyer une petite lettre de remerciement aux parents Weasley. Histoire de minimiser les choses. Autant essayer de se faire le moins d'ennemis possible surtout en sachant qu'il est condamné à partager leur vie jusqu'à ce que ses parents soient libérés... Affaire hilarante en effet, mais moins pour Drago. Quoi que, son séjour là-haut se passe tout de même mieux qu'il ne l'aurait imaginé. Sans compter ses nombreuses altercations avec Potter, plus électriques qu'elles ne l'ont jamais été. Quoi qu'il en soit, le voilà de nouveau bel et bien à Poudlard. Un lieu qu'il cru ne plus jamais revoir depuis sa première sixième année. La seule année où il comprit enfin que cette école allait finalement lui manquer.

Débutant donc une seconde sixième année comme beaucoup d'autres, il est tout à fait logique de s'attendre à croiser de nouvelles têtes dans les environs. Comme celle-ci par exemple : Gabrielle Delacour. Il a déjà entendu parlé d'elle, par le bouche à oreille mais c'est bien l'une des premières fois qu'il se retrouve nez à nez, seule à seule avec elle. C'est qu'elle ne semble pas avoir la langue trop pendu. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, au contraire. Elle aussi cita son nom, connaissant apparemment son nom. On se demande qui ne connait pas son nom au jour d'aujourd'hui... Les yeux du Serpentard ne perdent donc pas un instant pour scruter l'uniforme de la jeune femme, qui se trouve être chez les Gryffondor. Il y a donc des chances qu'elle est entendu parlé de lui par le biais du "Trio". Autant donc se préparer au pire, à part si elle n'est pas du genre à se fier qu'aux commérages.

Tournant le dos à la jeune sorcière, le blondinet ne put s'empêcher de lancer une petite remarque à son propos sans aucune animosité pour autant. Juste pour voir si elle se contenterait de l'ignorer ou... de rentrer dans son jeu. Apparemment, elle opta pour la seconde solution. Tant mieux. Elle répondit même à cette remarque, l'air presque aussi hautaine qu'il ne l'est. Une telle réaction peu paraître anodine, mais pas tout à fait. Quand on ne s'intéresse pas à quelqu'un on se montre indifférent, ce qui ne semble pas être le cas de la Rouge. Malgré le dégoût que ressent Drago envers cette maison, sa curiosité prendra le dessus. Une fois son hibou trouvé, le jeune Malefoy refit face à la jeune femme tout en défiant son regard. Elle n'est toujours pas partie.

« Tu es bien la sœur de Fleur, c'est ça ? »

Fleur Delacour, une charmante sorcière qui est déjà venu à Poudlard lors de sa quatrième année. Ayant eu une bonne entente cette année là avec la majorité des garçons de Durmstrang et des filles de Beaux Bâtons, Fleur ne faisait pas vraiment partie de ses ennemis. Laissant son hibou sur le rebord d'une ouverture servant de fenêtre, il ne lâcha pas le regard de Gabrielle, entamant quelques pas vers elle.

« Je ne me rappelle pas t'avoir déjà rencontré auparavant, je suppose donc que tu es nouvelle ? »

Un fin sourire arbore le coin de mes lèvres, son regard pourrait presque le laisser penser qu'elle se méfie de lui. Le genre de regard que Drago a l'habitude de défier.

« J'imagine que tu as déjà entendu parlé de moi... »

Invité

Jamais Gabrielle n'aurait pu penser que Poudlard était comme ça avant d'y mettre les pieds. Elle pensait que les élèves s'entendaient généralement bien. Comme à Beauxbâtons. Mais ce n'était pas le cas. Les maisons divisaient les élèves. Chaque écolier, depuis l'âge de onze ans, était comme « éduqué » à bien aimer telles personnes et haïr telles autres seulement à la couleur de leurs écharpes. Et Gaby avait été jetée au beau milieu de cette bataille, alors qu'elle avait toujours connu une ambiance plus sereine, moins compétitive. Pour tout dire, ce système ne lui plaisait pas. C'était sans nul doute une bonne idée à la base mais il suffisait de voir comment avait fini la rivalité entre Gryffondor et Serpentard. Et le pire était que la française commençait à avoir elle aussi des préjugés sur les Verts. Pourtant ils ne lui avaient rien fait. Pour preuve, son amie d'enfance, Asto', était dans cette maison.

Mais Gaby aimait sa maison. De son blason jusqu'à ses valeurs, Gryffondor lui convenait très bien. C'était comme si, dès qu'elle avait aperçu le grand lion sur la bannière rouge, elle avait su que son chemin était tracé sur cette route-là, et pas une autre. Alors pourquoi se faire des ennemis dès la Répartition ? La jeune Vélane ne connaissait pas l'histoire de Poudlard, dommage, elle aurait été curieuse de savoir pourquoi il existait tant de haine entre les lions et les serpents. Enfin elle pouvait bien dire tout ce qu'elle voulait sur ce système, elle ne pourrait pas le changer à elle toute seule. Il suffisait de voir à quel point les élèves étaient butés. Il devait y avoir quelques exceptions, quand même. Des personnes censées qui oubliaient un instant leurs querelles. Astoria et elle, par exemple, étaient amies malgré leurs foyers respectifs. Bon, elles s'étaient connues en dehors de Poudlard, mais quand même.

Elle chassa ces pensées de son esprit. Elle était à la Volière pour l'instant, Astoria devait être encore en train de déjeuner, elle. Gaby se redressa face à son interlocuteur. Elle entendait souvent des sarcasmes au sujet de Drago Malefoy. Certains l'amusaient, même si il y en avait d'autres qu'elle ne comprenait pas très bien. Sans doute fallait-il connaître le blond pour saisir le jeu de mots. Mais voilà, maintenant on pouvait dire qu'elle le « connaissait » plus que simplement de nom, bien qu'ils n'aient échangé que quelques mots. Il envoya sa lettre. Peut-être pour ses parents, songea la française. Puis s'imaginant le hibou qui passait devant ces monstrueux Détraqueurs, elle préféra penser qu'il ne leur envoyait rien. Elle réprima également un frisson à l'idée des créatures encapuchonnés qui gardaient Azkaban.
- Tu es bien la sœur de Fleur, c'est ça ?

Gabrielle revint sur terre. Elle rêvassait beaucoup en ce moment, ça devenait inquiétant. Mais la question de Malefoy lui arracha un sourire, sans doute plus grand qu'elle ne l'aurait voulu. C'était la première personne qui n'avait pas parlé de Fleur avec cette petite amertume dans la voix. C'était la première personne qui semblait avoir apprécié sa sœur. Le Serpentard remonta quelque peu dans l'estime de Gaby. Peut-être voulait-il des nouvelles de la future mariée. En tout cas, il aurait été étonnant qu'il doute du lien de parentés entre les deux françaises. C'était bien connu, Gabrielle était une « Fleur miniature » comme l'avait un jour appelée Harry. Enfin, maintenant elle commençait à rattraper l'aînée en taille, pour son plus grand bonheur au passage.
- Oui ! Tu la connais ?

Gaby nota pour elle-même : parler de Poudlard en détails dans sa prochaine lettre. Encore fallait-il que son hibou revienne, cette fois-ci. Elle n'avait pas l'intention d'aller voir tous les matins à la Volière si son oiseau était là. Malefoy s'approcha.
- Je ne me rappelle pas t'avoir déjà rencontré auparavant, je suppose donc que tu es nouvelle ?

Elle acquiesça d'un simple signe de tête. Cependant elle avait l'étrange impression que Malefoy allait lui lancer une nouvelle pique, comme il l'avait fait un peu avant. Elle avait trop entendu de choses sur lui, peut-être, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se méfier, même un tout petit peu. Le Vert sembla le remarquer et sourit. Zut. Elle détestait faire paraître ses sentiments.
- J'imagine que tu as déjà entendu parler de moi...
- Un peu. Mais je t'imaginais autrement.

Elle ne précisa pas si c'était en bien ou en mal. De toutes façons elle-même ne le savait pas trop. Elle avait du mal à se faire une idée de lui. Il l'avait titillé, puis maintenant il semblait engager la conversation. Bizarre.