Chapitre Un
Adieu Papa,
adieu Maman
C'était une agréable soirée pour la famille Potter. Malgré la terreur qui régnait au dehors, malgré la menace qui pesait sur leur petit Harry, c'était une agréable soirée. Un grand feu dansait dans le cheminée, éclairant la pièce d'une douce lueur orangée, et réchauffant par la même occasion le père et le fils Potter qui jouaient dans le salon. James, à l'aide de sa baguette, faisait sortir des volutes de fumée colorée, tandis qu'Harry, à un an et demi, essayait de les attraper, tout en riant aux éclats devant les pitreries de son père. Ils auraient bien joué au Balai-Jouet que Harry avait reçu à son anniversaire, mais Lily l'avait interdit pour la soirée, ne voulant pas que son fils casse encore quelque chose, en volant à travers la pièce. D'ailleurs, en parlant de Lily Potter, elle venait d'entrer dans la pièce. Elle sourit en voyant son mari faire le pitre avec son fils, puis, à regret, interrompit leur jeu d'un :
«
James, je dois changer Harry avant le repas, vous jouerez plus tard. »
Un sourire tendre se dessina sur le visage de James Potter. Merlin, qu'il aimait sa femme !
«
Aah ! Le repas ! Enfin ! »
Lily éclata d'un rire cristallin, tout en prenant Harry dans ses bras.
«
James ! Tu es un estomac sur pattes ! J'espère que... »
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Les trois Potter entendirent la porte d'entrée venait de claquer contre le mur... Que se passait-il donc ? Aussitôt, James partit en courant vers le jardin, oubliant sa baguette au passage, dans l'affolement qui régnait dans la maison. Et quand il vit cette silhouette sombre, cette silhouette noire qu'il redoutait tant, et qu'il avait pourtant déjà rencontré trois fois, il hurla :
«
Lily ! Prends Harry et va-t'en ! C'est lui ! Va-t'en ! Cours ! Je vais le retenir... »
Il savait pourtant bien qu'il ne le retiendrait pas bien longtemps. D'ailleurs, le rire froid de Lord Voldemort confirma ses craintes. Il allait mourir, là, maintenant. Parce que même s'il s'enfuyait, l'Avada Kedavra le toucherait avant qu'il soit hors de portée. Et de toute façon, il ne s'enfuirait pas. Il n'avait même pas envisagé cette possibilité. Il s'agissait de sa femme et de son fils. Il ne s'enfuirait donc pas. Alors, quand le mage noir qui se trouvait face à lui prononça les mots fatidiques, il ferma les yeux. Il revit, à vitesse éclair, tous les moments joyeux de sa vie. Sa rencontre avec les Maraudeurs, le moment où ils avaient appris le secret de Remus, celui où ils étaient devenus Animagus... Quand Lily avait enfin accepté de sortir avec lui, leur mariage et... tous les moments qu'il avait passé avec Lily et Harry, depuis la naissance de celui-ci, jusqu'à aujourd'hui. Sa vie, certes courte, avait été heureuse, finalement... Mais Merlin, faites que Lily et Harry vivent... Il les aimait tant.
Et c'est sur cette dernière pensée que James Potter mourut. L'Avada Kedavra toucha sa cible, et James, comme un pantin, tomba sur le sol, les bras en croix. Lily Evans Potter hurla.
En entendant son mari, elle avait voulu aller l'aider. Sauf qu'il y avait Harry. Elle ne pouvait l'abandonner. Elle devait donc choisir. Un choix difficile. Un choix impossible. Son mari ou son fils. James ou Harry. Mais devant l'insistance de James pour qu'elle s'enfuie, et ce dernier pouvant de toute façon, mieux se débrouiller seul qu'Harry, elle monta à l'étage. Pas question de fuir, elle n'était pas une lâche. Posant son bébé dans son berceau, elle entreprit de barricader la porte... Merlin ! Elle n'avait pas sa baguette. Elle ne pouvait pas aller la chercher, c'était trop tard !
Oui, beaucoup trop tard. Elle entendait les pas de Lord Voldemort dans l'escalier. Néanmoins, elle entassa à la va-vite des chaises, des boîtes, des cartons, des meubles, tout ce qu'elle avait sous la main, devant la porte. Ca ne suffit pas. Le mage noir détruit sa barricade d'un simple coup de baguette. Une larme roula sur la joue de Lily, et, en désespoir de cause, elle se plaça devant le berceau de son fils, et écarta les mains. Elle n'avait plus que lui, maintenant. Elle avait ressentit la mort de James au plus profond de son être... Elle savait que si Harry mourait... Non, elle ferait tout pour protéger son fils.
«
Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui ! »
«
Pousse-toi espèce d'idiote... Allez pousse-toi ! »
«
Non, pas Harry ! Je vous en supplie... Ayez pitié... Ayez pitié... Pas Harry ! Pas Harry ! Je vous en supplie... Je ferai ce que vous voudrez... »
«
Pousse-toi, idiote, allez, pousse-toi... »
Lily, en temps normal, ne se serait jamais abaissé à supplier Lord Voldemort. Elle lui avait toujours tenu tête, et, par trois fois qu'elle l'avait rencontré, par trois fois elle s'en était sorti avec seulement quelques blessures. Mais aujourd'hui, il y avait Harry. Et elle ferait n'importe quoi pour son fils. Néanmoins, rien ne marcha. Elle le savait, Voldemort était là pour Harry aujourd'hui. Mais comment son fils pouvait-il être une menace pour ce puissant mage noir ? Elle n'en avait aucune idée. Mais alors que le sort de la mort fusait vers elle, elle souffla :
«
Je t'aime Harry... »
Elle ne put en dire plus. Elle ne put l'embrasser, une dernière fois. L'Avada Kedavra la frappa et comme son mari, elle tomba sur le sol, les bras en croix.
Lord Voldemort se désintéressa aussitôt de sa victime. Son regard rouge sang se fixa sur le bébé aux cheveux de jais qui se trouvait dans le berceau. Celui-ci ne pleurait pas. Il s'imaginait sûrement que lui, Lord Voldemort, était en faites son père, déguisé en un monstre d'Halloween, et que sa mère se relèverai d'un moment à l'autre, le sourire aux lèvres. Voldemort rit. Quel imbécile. Il pointa sa baguette sur la tête de l'enfant. Celui-ci se mit à pleurer, comprenant que cet homme n'était pas son père, et que sa mère ne se relèverai pas. Il rêvait de ce moment depuis tant de temps... La destruction de cet unique obstacle pour devenir le plus grand mage noir que le monde sorcier est connu.
Lord Voldemort prononça les mots fatidiques.
«
Avada Kedavra ! »
Le sort vert fusa. Il frappa le bambin. Et il rebondit sur son front. L'Avada Kedavra se retourna contre son lanceur. Il frappa Lord Voldemort en plein poitrine. Il fut réduit à un tas de poussière.
A Godric's Hollow, tous entendirent les pleurs d'un gamin, seul dans son grand manoir. Seul personne à avoir réussi à vaincre l'Avada Kedavra. Survivant. Orphelin.
Chapitre Deux
Je suis Harry,
juste Harry
Ce n'était pas très reluisant, il fallait l'avouer. C'était d'ailleurs étrange. Les Dursleys aimaient le luxe, et ce n'était pas vraiment le style de vacances qu'ils s'offraient en général. Bon, bien sûr, les vacances, c'était la version officielle que tous les habitants de Privet Drive connaissaient. La version officieuse, c'était que les Dursleys fuyaient des lettres. Dis comme ça, c'est sûr, c'est assez ridicule. Surtout que ce n'était pas des lettres de menaces, non. Juste une lettre adressé à l'habitant du 4, Privet Drive le moins connu du quartier, Harry Potter. La raison des Dursleys de prendre de soudaines "vacances" étaient donc totalement ridicule. Sauf, bien sûr, pour ceux qui avaient à l'envahissement de la maison des Dursleys par des milliers de lettres. Toujours la même. Adressée à Mr Harry Potter...
Les Dursleys avaient donc fuit et Harry, alors qu'il était là, allongé sur le plancher de cette petite cabane en ruine, sur une falaise en plein milieu de l'océan, se demandait si leurs vacances forcées empêcheraient les lettres de les rejoindre. Et surtout, surtout il se demandait ce qu'elles contenaient, ces fameuses lettres. Pourquoi les Dursleys en avaient tant peur ? Et pourquoi, cette lettre, il ne pouvait pas la lire lui-même ? Il n'en avait strictement aucune idée. Et il n'avait pas envie de penser à ça. C'était son anniversaire aujourd'hui. Et grâce à la montre de Dudley, accrochée à son bras, qui pendait du canapé sur lequel il était couché, il pouvait savoir que dans moins de une minute, il aurait onze ans.
Sur la poussière qui recouvrait le sol, il traça avec ses doigts : "Joyeux Anniversaire, Harry". Dans moins de trente secondes, il aurait onze ans. Il ne savait pas pourquoi mais il avait un étrange pressentiment. Comme si pour ses onze ans, quelque chose de spécial allait se passer... Il ne savait pas quoi. Il ne savait même pas si ce pressentiment était fondé... Juste, il le sentait, il y avait quelque chose. Mais pour l'instant...
5 - 4 - 3 - 2 - 1... Il avait onze ans !
Au moment où il allait dessiner une petite bougie dans la poussière de la cabane, un grand bruit retentit. La cabane s'ébranla et les Dursleys se réveillèrent en sursaut. Sautant sur leurs pieds. Harry, lui, inquiet, alla se réfugier derrière une table, à l'abri des regards. Une deuxième fois, la cabane trembla, puis, à la grande stupéfaction des quatre "vacanciers" la porte tomba. Tous virent alors un géant, dans l'encadrement de la porte. Celui-ci entra dans la cabane. Dudley se mit à trembler. Le géant, en voyant le garçon, fronça les sourcils.
«
Harry ! Je suis content de te revoir ! Tu... Tu as bien changé depuis la dernière fois ! »
Dudley, comprenant soudain que c'était à lui qu'on s'adressait, alla se cacher derrière sa mère, qui elle-même était cachée derrière Vernon Dursley. Harry, lui, sortit de derrière sa table.
«
Non, c'est moi, Harry. Lui c'est mon cousin, Dudley. »
Le géant fixa son regard sur le petit garçon maigrichon qui venait de sortir de derrière la table. Un large sourire s'afficha sur son visage.
«
Ah... Oui, j'aurais dû m'en douter. Tu ressembles beaucoup à ton père, Harry ! Au faites... Tiens, j'ai quelques choses pour toi ! »
Plongeant la mains dans son large manteau, il fouilla quelques temps dans ses poches avant d'en ressortir un énorme gâteau. Sur le dessus était écrit "Joyeux Anniversaire, Harry !". Celui-ci s'approcha. Son coeur rata un battement alors qu'il attrapait le gâteau. C'était le premier vrai cadeau qu'on lui offrait. Il avait envie de se jeter dans les bras de cet inconnu...
«
C'est bien ton anniversaire, Harry ? »
Le susnommé hocha la tête, le souffle coupé. Jetant un coup d'oeil derrière lui, un sourire narquois se dessina sur son visage quand il vit son cousin, affamé, le regarder avec envie. Soudain, une question lui vint en tête.
«
Qui êtes-vous... Monsieur ? »
«
Qui je... Ah, c'est vrai, je ne me suis pas présenté ! Je suis Hagrid, le garde-chasse et le gardien des clés de Poudlard. Mais appelle-moi simplement Hagrid. »
«
Euh... Poudlard ? »
«
Tu ne sais pas ce qu'est Poudlard ? Tu ne t'es jamais demandé où tes parents avaient appris tout ça ? »
«
Tout ça quoi ? »
«
TOUT CA QUOI ? TOUT CA QUOI ? DURSLEY ! VOUS NE LUI AVEZ DONC RIEN DIT ? »
Hagrid avait hurlé. Vernon, lui, s'était recroquevillé sur lui-même, tremblant des pieds à la tête. Soudain, sans que personne ne sache comment, il se redressa et parla le plus calmement possible.
«
Je vous interdis de lui dire quoi que ce soit, Monsieur ! »
«
Vous m'interdisez ? VOUS M'INTERDISEZ ? Et bien, Dursley, sache que je vais TOUT lui dire, et pas plus tard que MAINTENANT ! Harry, assied-toi, ça risque d'être un peu long. »
Harry s'exécuta, ne comprenant pas vraiment la fureur soudaine de son oncle et du garde-chasse. Hagrid se mit alors à parler.
«
Harry, tu es un sorcier. »
«
Un... un quoi ? »
«
Un sorcier. Oui, tu as bien entendu. »
«
Non, ce n'est pas possible... Je suis Harry, juste Harry ! »
«
Et bien, juste Harry, ne s'est-il pas passé des choses autour de toi, durant ces dix dernières années, complètement inexplicable ? »
Harry, repensant à ce serpent à qui il avait pu parler, ainsi qu'à ses cheveux, qui avaient étrangement repoussé, hocha la tête.
«
Ah, tu vois ! Mais laisse-moi donc t'expliquer. »
Et Hagrid se lança dans de fabuleuses explications. Il avait toute l'attention d'Harry qui apprit des choses sur lui, ses parents et son passé qu'il n'avait jamais soupçonné. Il découvrit qu'il était célèbre et qu'il avait vaincu un mage noir, que ses parents n'étaient pas morts dans un accident de voiture, mais bien assassinés... Il découvrit un nouveau monde. Son monde.
Chapitre Trois
Deux amis,
pour la vie
Deux mois. Deux mois déjà qu'il était à Poudlard, deux mois qu'il était ami avec ce rouquin un peu froussard, un peu jaloux de sa célébrité, souvent maladroit et faignant comme pas possible... Deux moi que tous les deux étaient à Poudlard, travaillant, un peu, et s'amusant, beaucoup. Deux mois qu'il était le centre de l'attention de toute l'école, que ce soit les professeurs ou les élèves. Deux mois qu'il comprenait ce que voulais dire, être célèbre. Deux mois... Aujourd'hui, c'était le jour d'Halloween. Et cela faisait dix ans. Dix ans qu'il était orphelin, dix ans qu'il vivait sans parents, dix ans qu'il était célèbre. Alors, qu'étais-ce, deux mois, à coté de ces dix ans de vie avec, pour seule compagnie, les araignées au fond du placard à balai ?
Mais cela changeait tout quand ces deux mois changent votre vie. Bientôt, Harry le savait, il tournerait complètement une page de sa vie, pour en commence une nouvelle. Seulement, il lui manquait encore les derniers mots de cette page. Les derniers mots de ce chapitre. Ces mots, si importants, qui, s'ils ne prenaient pas de place, complèteraient à leur juste mesure le chapitre qui venait de passer...
Ces derniers mots, il les trouverait aujourd'hui. Ce jour-là, ils mangeaient tranquillement le délicieux souper d'Halloween que leur avaient concocté les elfes de Maisons de Poudlard. Ou plutôt... Harry mangeait et Ron, assis en face de lui, s'empiffrait, comme d'habitude. Harry Potter éclata de rire en voyant son ami grogner de mécontentement après que son verre de jus de citrouille ai été renversé sur son pull-over. Ron allait dire quelque chose quand les portes de la grande salle s'ouvrirent en grand, laissant apparaître un professeur Quirrel complètement affolé :
«
Un troll ! Un troll dans les cachots ! »
Après avoir crié cette phrase - qu'il n'avait, par miracle, pas bégayé - qui provoqua la panique chez les élèves, il s'évanouit, tombant lourdement sur le sol. Harry Potter, en entendant cette phrases avait sursauté. Un Troll ? Mais il n'avait pas eu le temps de demander à Ron si les Trolls de ce monde ressemblaient à ceux des histoires moldus que déjà, tous deux se retrouvaient embarqués dans un défilés de Gryffondor qui montaient tous à la salle commune. Harry fut soudain prit de panique en entendant un Poufsouffle dire à un Serdaigle que le Troll se trouvait maintenant dans les toilettes des filles.
Hermione Granger y était, justement, dans les toilettes des filles ! En effet, Ron l'avait blessé le mati^n-même, en prononçant les mots qu'il ne fallait pas au mauvais moment. Hermione était alors passé devant eux en pleurant. Plus tard, Harry avait entendu dire par des filles de sa maison, qu'Hermione pleurait dans les toilettes. Ne s'étant pas présentée au repas, elle devait toujours y être ! Sans lui fournir aucune explication, il prit Ron par le bras et l'entraîna à l'écart de la foule de Gryffondor qui se poussaient les uns les autres pour arriver le plus rapidement dans leur salle commune.
«
Qu'est-ce qu'il te prend ? On doit suivre les Préfets ! »
«
Ron ! Hermione est sûrement toujours dans les toilettes ! Des élèves ont dit que le Troll se dirigeait vers là-bas ! Vite ! »
«
Mais... »
Ron n'eut pas le temps de retenir son ami, déjà celui-ci courrait vers les toilettes des filles. Et quoi qu'on dise des Weasley, ils n'étaient pas des lâches. Ron courut après son ami. Pas question de l'abandonner ! Et puis, si Hermione était dans les toilettes, c'était de sa faute, alors !
Seulement, le courage des deux garçons flancha soudain quand ils sentirent l'odeur nauséabonde du Troll... Surtout quand ils se rendirent compte que le Troll se trouvait dans les toilettes des filles...
Il coururent plus vite que jamais. Ils avaient peur pour leur camarade de classe. En arrivant dans les toilettes des filles, ils furent soulagés e la voir certes en mauvaise posture, mais tout de même vivante. Seulement, elle s'était cachée sous les lavabos et... le troll était en train de détruire les lavabos. Bientôt, il allait réduire Hermione en miette, avec sa lourde massue. Harry, prenant les choses en main, sortit sa baguette et se planta au milieu des toilettes.
«
Hé ! Gros tas ! Viens par-là ! »
Cela eu l'effet escompté. Le troll se désintéressa aussitôt d'Hermione et des lavabos pour se retourner vers Harry. Celui-ci se rendit alors compte qu'il n'avait pas fait le meilleur des choix en attirant le troll vers lui. Il jeta un regard suppliant à Ron, qui se planta à quelques mètres d'Harry, de façon à, lui aussi, détourner l'attention du troll.
«
Ohé ! Petite tête ! »
Le troll, interloqué par ces insultes qu'on lui lançait à tord et à travers - si au moins il était assez intelligent pour comprendre que c'était des insultes - se tourna vers Ron. Harry fit alors une chose extrêmement stupide... Il prit son élan et sauta sur le dos du troll. Alors qu'il s'accrochait au cou de la bête, grimaçant en sentant la peau visqueuse sous des doigts, sa baguette, qu'il tenait toujours à la main, se planta dans la narine du Troll. Celui-ci, dérangé par ce morceau de bois dans le nez, se mit à bouger, levant sa massue, frappant le sol et brisant le carrelage blanc des toilettes. Hermione aurait pu faire quelque chose, à ce moment là, seulement, elle était pétrifiée par la peur. Ron, constatant ce fait, leva sa baguette et la pointa vers la massue du Troll. Il n'était pas sûr que ça marcherait mais...
«
Wingardium Leviosa ! »
La massue du Troll s'envola, guidée, trois mètres plus ba,s par un Ronald Weasley des plus concentrés. Il s'agissait de viser juste ! Il ne pouvait décidément pas blesser Harry. Heureusement, Ron réussit à lâcher la massue au bon moment, et au bon endroit. Le lourd morceau de bois retomba sur la tête du Troll, qui s'effondra dans un bruit sourd. Harry, après être redescendu de la masse visqueuse que représentait le troll, remercia Ron pour son aide. Hermione, quant à elle, pouvait enfin parler, s'approcha des deux garçons.
«
Bravo Ron ! C'était un beau sort de lévitation ! »
Avant même que Ron ait pu remercier la jeune fille pour son compliment, la voix sévère du Professeur McGonagall retentit derrière eux.
«
Mais qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête ? Ne devriez-vous pas être dans vos dortoirs ? Estimez-vous heureux de na pas vous être fait tuer ! Expliquez-vous ! »
Ron rougit jusqu'aux oreilles, tandis qu'Harry baissait la tête. Hermione, quant à elle, les yeux brillants de larmes, répondit :
«
C'est de ma faute, Professeur. Je pensais pouvoir vaincre le troll toute seule. Je suis partie à sa recherche et... »
Harry n'en écouta pas plus. Hermione venait de mentir pour les couvrir. Un large sourire aux lèvres, le jeune Survivant se dit que c'était le début d'une belle amitié...
Chapitre Quatre
La mort t'attend
derrière le voile
Sirius... Malgré la mort qui pesait, Sirius était toujours aussi beau. De cette grâce aristocratique caractéristique des Black. de cette grâce qui plaisait tant aux jeunes filles, mais que lui haïssait, car elle lui rappelait sa famille. Sirius... Son corps formé un arc-de-cercle, ses yeux d'un bleu électrique n'étaient plus que deux pierres froides, sans vies, sans joies... Le sourire moqueur qui s'était dessiné sur son visage alors qu'il critiquait sa cousine était toujours sur ses lèvres. Son visage n'exprimait aucune douleur... Juste de la moquerie et de la haine pour Bellatrix Lestrange, Mais Harry y lut aussi de la culpabilité. Culpabilité de laisser son filleul seul dans ce monde de brutes... Il y avait aussi ces petites choses qui faisaient que le Survivant avait l'impression que son parrain lui demandait de le venger...
Harry vit son parrain tomber à travers cet étrange voile noir qui trônait au milieu de la pièce. Pourquoi devrait-il venger son parrain ? Sirius allait se relever d'une minute à l'autre. Il allait réapparaître, un sourire narquois aux lèvres puis, après lui avoir adressé un clin d'oeil, il aurait repris son combat sans pitié contre Bellatrix. et il aurait gagné... Malgré cette conviction, Harry ne put s'empêcher d'appeler. De crier, de hurler le prénom de son parrain. Pourquoi Sirius ne répondait-il pas ? Il voulut s'élancer vers l'arcade, et ce voile noir... Ce voile de mort... Remus Lupin le retint de justesse, l'enserrant dans ses bars. Harry pleurait maintenant. Mais pourquoi pleurait-il ? Sirius n'était pas mort. SIRIUS N'ETAIT PAS MORT !!!
«
C'est trop tard, Harry. C'est fini pour lui... »
«
NOOOOON ! NON, PAS SIRIUS, NOOON !!! »
Il ne pouvait pas y croire. Il ne pouvait pas y croire. Il n'était pas MORT !! Mais pourtant, il ne revenait pas. il ne revenait pas de derrière ce fichu voile... Pourquoi ? POURQUOI NE REVENAIT-IL PAS ?
«
SIRIUS ! SIRIUS ! »
«
C'est fini Bébé Potter ! Il est mort ! Sirius Black est mort ! »
Bellatrix Lestrange venait d'éclater d'un rire à faire froid dans le dos. Si Harry trembla, pourtant, ce ne fut pas à cause de ce rire diabolique... mais plutôt parce qu'après les dires de Bellatrix, la réalité l'avait frappé de plein fouet. Sirius était mort... Il n'avait plus personne... Sirius était mort... C'était la fin... Sirius était mort...
«
J'ai tué Sirius Black ! J'ai tué Sirius Black ! »
Rage. Vengeance. Envie de faire souffrir. Envie de tuer. Harry se dégagea de l'emprise de Remus Lupin, puis s'élança à la poursuite de Bellatrix, qui s'enfuyait vers les étages supérieurs du ministère.
«
J'ai tué Sirius Black ! J'ai tué Sirius Black ! »
«
La ferme ! LA FERME !!! »
«
Ooh... Bébé Potter s'énerve... Bébé Potter est triste parce que j'ai tué son parrain ? Pôôôôôvre Bébé Potter... »
La mangemorte essuya quelques larmes imaginaires, un air triste sur le visage... Air triste que ses yeux, brillants d'une lueur démente, démentait. Harry pointa sa baguette sur Lestrange avec rage. Celle-ci s'enfuit... Bientôt, ils arrivèrent dans l'atrium du Ministère. Là se déroulerai l'affrontement. Harry le savait.
«
Alors, Bébé Potter ! on veut venger son parrain ? Vas-y, Potter, c'est moi qui l'ai tué ! Vas-y, tue-moi ! »
«
Je ne me contenterais pas de ça, Lestrange... ENDOLORIS !! »
Rien. Rien ne se passa. Harry regarda sa baguette avec stupéfaction. Pourquoi rien ne se passait-il ?
«
Oooh ! Bébé Potter se met aux Impardonnables ! Mais Bébé Potter n'est pas assez puissant ! Il faut vraiment vouloir faire souffrir sa victime pour lancer ce sort, Bébé Potter ! Tu n'es pas assez for-euh ! Tu n'es pas assez for-euh ! »
Voilà qu'elle recommençait à chanter, de sa voix grinçante et insupportable. Harry ragea intérieurement, son visage se crispa, ses yeux s'assombrirent. Elle le narguait. Merlin !! Elle avait tué Sirius et il ne pouvait même pas le venger convenablement !
«
Alors, Bébé Potter ! On a peur ? »
Rage. Haine et rage. Colère. Vengeance. Meurtre. Douleur. Et rage. Encore. Haine. Toujours.
«
Endoloris !! Endoloris !! ENDOLORIS !!! »
Si ses deux premiers sorts n'avaient eu aucun effet, le dernier fusa. Un sort d'un rouge sang. Il fusa et toucha sa cible. Et si ce ne fut que pendant quelques secondes, Bellatrix souffrit. Se tordit de douleur sur le sol. Et hurla. Harry sourit. Un sourire sadique. Un sourire de mangemort. Il ne s'en rendait pas compte, mais plus que jamais, il ressemblait à Lord Voldemort.
Chapitre Cinq
L'enterrement
d'un grand homme
Harry ne pleurait pas. Mais cela ne saurait tarder. L'enterrement de Dumbledore. Il assistait à l'enterrement de Dumbledore. Il n'avait jamais imaginé qu'il pourrait assister à l'enterrement de ce vieux sorcier. De cet homme qui avait était un mentor et un grand-père. Il ne pouvait toujours pas croire qu'Albus Dumbledore était mort. Parce que pour lui, Dumbledore était un peu comme ces magiciens de bouquins moldus, comme Gandalf. Sages et invincibles. Même la mort ne peut les vaincre. Mais il devait se rendre à l'évidence : Dumbledore était avant et contre tout, un homme. Un homme comme lui, ou même comme le plus faible et le plus lâche de tous les moldus... Un homme qui devait mourir un jour ou l'autre.
Mais Harry savait que Dumbledore était mort trop tôt. Il ne lui avait pas tout expliquer. Lui, le Survivant, avait encore besoin de ce vieux sorcier plein de sagesse... Parce qu'à ce moment là, il ne savait absolument pas quoi faire... Il avait besoin du directeur pour faire les bons choix... Il ne savait pas où se trouvait tous les Horcruxes et il y en avait deux qu'il ne connaissait pas... Il ne savait pas quoi faire... Il était désespéré... Oui, depuis la mort de son mentor, il était désespéré. Il n'avait raconté à personne, sauf bien sûr, à Ron et Hermione, ce qu'ils avaient fait ce jour-là. A personne... Il n'avait pas trahi la confiance que Dumbledore avait mis en lui...
Merlin, que c'était dure ! Dure d'entendre tous ces hypocrites qui, un an auparavant, critiquaient le directeur et le traitaient de fou, faire les louanges du grand et puissant Albus Perceval Wulfric Bryan Dumbledore, comme ils disaient... Mensonge, mensonge, mensonge... Comment pouvaient-ils ainsi parler de Dumbledore alors que finalement, la mort du vieil homme pouvait bien les arranger ? Harry aurait aimé prendre la parole... Mais il ne savait pas quoi dire. Alors il parlait pour lui-même...
Quand le corps de Dumbledore fut disparut en un éclair, pour ne laisser apercevoir qu'une tombe blanche resplendissante au soleil, l'insupportable vérité le submergea. Dumbledore était mort. Il était parti.. Parti pour toujours... Serrant le médaillon de Serpentard, qui se trouvait dans sa poche, ce même médaillon qui avait coûté la vie du Directeur, Harry commença à à pleurer. Oui, les larmes coulaient sur son visage, douce et salée... Elles rendaient ses joues humides, ses yeux rougies... Mais cela faisait du bien, de pleurer... Parce qu'Harry savait, maintenant qu'il était seul... Si seul...
Un bruit d'éclaboussure le sortit de ses pensées, et il tourna la tête vers le lac. Les êtres de l'eau venaient de faire surface, et ils entamaient un chant, en l'hommage de Dumbledore, cet homme qui avait appris leur langue il ne savait où... Finalement, il ne connaissait pas Dumbledore. Bien sûr, il en savait plus sur lui que ces imbéciles du Ministère, mais il ne le connaissait pas. Il y avait tant de questions qu'il aurait voulu lui poser...
Il releva la tête en entendant des cris. Une pluie de flèche venait de passer au-dessus d'eux, et Harry, en tournant la tête vers la forêt interdite, eut le temps d'apercevoir les centaures qui s'enfonçaient dans la forêt, après avoir rendu un dernier hommage à Dumbledore... Mais le plus impressionnant, le plus terrible et le plus triste, ce fut ce chant. Ce chant qui fit taire la foule de personnes qui venait d'assister à l'enterrement de Dumbledore. Ce chant de Phénix. Triste à en mourir... Harry releva la tête. Fumseck disparaissait déjà à l'horizon. Il ne le reverrait sans doute jamais... Comme il ne reverrait jamais Dumbledore... Jamais...
Accueil 
Mar 1 Nov - 10:48
« Ce que tu me dis... »
En espérant que Harry reste cette fois-ci XD (Sur la majorité des forums que j'ai vu, un Harry ne restait jamais longtemps.)
/sbaf ) 
