Ah Poudlard, c'était une impression un brin étrange d’y remettre les pieds. Le regard plongée dans la vue qui s’offrait depuis la fenêtre du bureau qu’elle occuperait à présent tout au long de cette année, elle repensa quelques instants à aux années passées ici précédemment, au rire aux joies, aux peines qu’on avait finalement tout connu. Mais résistant à presque tout ce qui avait put se passer, le château se dressait toujours attendant l’arrivée imminente de ses nouveaux occupants. Nouveaux qui ne seront pas qu’Anglais pour cette année, vu que deux autres écoles venaient les rejoindre pour la coupe de feu. Pour une première année, le château sera bondé de monde et d’étudiants de tout genre, de quoi briser la douce musicalité qu’avait le silence. Néanmoins, elle rangea ses dernières affaires en quelques coups de baguette magique. Plutôt contente du résultat son regard noisette se posa vers l’heure qu’elle trouva, il était plus que temps que de prendre la direction de la grande salle. Question d’être sur de précéder les élèves même les anciens. Il y avait quelque chose d’amusant de savoir que cette fois au moment du banquet, on sera de l’autre côté de la barrière. Qu’on ne sera plus ceux qui regardent avec curiosité et intérêt les têtes des professeurs présents à la table. Non cette fois on fera partie de ceux qui se font scruter par au minimum Cinq cent paire d’yeux qui se demandent qui vous êtes. La première année ou vous prenez les cours c’est sans doute pareil.

Ses pas résonnaient dans les méandres des couloirs, sa cape suivait le mouvement et Arya avançait d’un air décidé vers la grande salle. D’un geste de la main, elle put toucher un des murs alors qu’elle continuait sa descendent des escaliers. Voilà aussi de quoi lui changer vraiment. Se retrouver presque tout l’année dans le même bâtiment, voir les même endroits en continue alors que l’habitude était plus la rechercher et le déplacement en tout lieu. Cela allait peut-être lui manquer au début, cette activité incessante des aurores mais elle retournait encore à une passion qui lui était propre, les sortilèges. Elle avait été ravie qu’on l’accepte pour se poste. Certes, la brune n’avait rien à avoir avec son prédécesseur qu’elle avait eu comme directeur de maison. Place qu’elle avait reprit également. Pour finir c’était l’impatience de recommencer, de se replonger dans cette ambiance unique qui prit place. Elle passa enfin les portes pour se rendre compte du décor inventé. Son regard se posa un instant vers le ciel reflétant une idée de dehors parfois, un ciel qu’on croirait infini, les bougies qui flottent, et les quartes tables alignées qui attendaient bien sagement leurs occupants.

La brune ramena une mèche de cheveux derrière son oreille avant de s’approcher de la table de ses collègues. La encore on faisait office de petit nouveau ou de probie par rapport à ceux qui sont là depuis plus longtemps. Mais elle ne comptait pas pour autant subir leurs affres comme un passage rituelle, elle avait déjà assez donné à son humble avis. Quelques places étaient encore libres à cette table, la centrale mais après tout c’était normal. Et quelques unes sur un côté, elle esquissa un léger sourire de politesse et un bonjour finalement avant de prendre place à côté du professeur de Botanique si sa mémoire lui était toujours aussi fidèle. Maintenant, il n’y avait plus cas attendre que cette année démarre, quelqu’un d’autre sembla arriver sans doute la place libre à côté d’elle. Ce fut visiblement le cas. Nouveau aussi ? Voilà de quoi se sentir un peu moins seule, enfin si on veut bien sur. Prenant place, elle tourna finalement sa tête dans sa direction pour lui répondre.

-Bonsoir, Logan c’est cela ?

Néanmoins, son regard fut vite ramené vers la porte qui leurs faisaient à présent face. Des bruits de pas en nombre, de toute évidence, arrivaient par ici. Elle respira un bon coup avant de regarder les élèves arriver petit à petit et se dispatcher entre les différentes tables possibles. Elle regarda certes avec un peu plus d’attention ceux qui se logeaient vers celle des Serdaigles, autant voir tout de suite à qui ont aura à faire n’est ce pas. Bien que se faire une idée sur le premier jour n’était pas une chose simple. Arya s’adossa finalement à sa chaise de manière calme avant d’attendre la suite des évènements. Cette fois on y était réellement et elle espérait que se serait encore pour quelques temps.

-Dégage Benjamin! Tu vois bien que je suis avec mes amis et qu'il y'a pas de place pour toi et Kaeley!

Assassinant son jeune frère du regard, Sixtine se leva et referma alors la porte du compartiment sur le Vert et Argent et la Jaune et Noire, avant de reprendre place sur sa banquette, tout en lançant un sourire amusée à ses camarades qui parlaient de la nouveauté de Poudlard: à savoir, le Tournoi des Trois Sorciers. Sixtine savait aussi pertinemment que ses amis n'allaient pas y participer car ils étaient bien trop peureux et lâches pour ce genre de choses...

-T'en penses quoi toi, Sixt'?

La Bleue et Bronze tourna alors son regard vers son camarade et lui fit un grand sourire innocent, fermant son livre qu'elle venait à peine d'ouvrir, avant de lancer:

-Je pense que je vais y participer!

C'est donc sous le regard admiratif de ses camarades que la jeune fille reprit sa lecture, alors que ses amis se remettaient à parler entre eux, jusqu'à ce qu'ils arrivent à la Gare de Pré-Au-Lard. Comme à chaques fois, Sixtine prit ensuite les calèches, jusqu'à Poudlard, où elle prit alors place à la table des Bleus, lançant au passage un regard noir à la table des Verts. Puis la brunette posrta son attention sur la table des Professeurs où elle constata qu'il y'avait pas mal de changements, entre autre plus de Rogue (Bonne nouvelle pour elle) et plus de Flitwick... Mais qui serait alors son directeur de maison? C'est donc avec les sourcils arqués et sans vraiment écouter la Répartition que Sixtine fixait la table des Professeurs, se demandant quel serait son directeur de maison pour l'année...

• Florian ▬ « Je te jure que s'il n'arrête pas... »
• Damian ▬ « Arrête de jurer et laisse-moi essayer de dormir ! »
• Florian ▬ « Parce que ... tu imagines seulement dormir avec ce BORDEL SONORE ? »

Cria-t-il finalement en envoyant un livre qui trainait contre la porte fermée que Florian partageait avec son frère d'adoption, Damian. Les deux garçons devaient normalement déjà être en bas, prêt à transplaner au bras de leurs parents pour aller à la Gare. Seulement, comme d'habitude, leurs aînés faisaient n'importe quoi et les gamins de l'orphelinat faisait un boucan d'enfer. Ce depuis la nuit dernière, Damian d'ailleurs n'avait pas réussit à dormir et Florian passa la nuit à envoyer tous les sorts possibles aux « sales mioches ». Bon, il n'était pas méchant, les appréciant. Mais seulement la journée, la nuit, s'ils pouvaient dormir, le jeune homme se déciderait peut-être à devenir un bon garçon. Mais là, il avait décidé de les rayer de la carte !

• Damian ▬ « De toute façon, je ne sais pas pourquoi on se borne à essayer de se reposer : on part dans une dizaine de minutes. »
• Florian ▬ « On partira quand on aura eu nos cinq minutes de repos ! Ils n'avaient qu'à les faire taire le paternel et la mère... Rien à faire. »

Florian se renfrogna, agrippa sa baguette et l'agita au hasard vers la porte, la faisant voler en s'ouvrant. Les trois petits qui se chamaillaient s'immobilisèrent en regardant Florian avec horreur et surprise. Un sourire sadique grimpa sur les lèvres du garçon et les enfants crièrent alors qu'il leva sa baguette « FLORIAN LA MALEDICTION ». Le sourire du garçon s'étira sous la satisfaction de son petit effet. La petite scène démonta nullement Damian, ne l'incitant qu'à prendre une pause dans leur conversation, celui-ci habitué aux agissements directs de Florian.

• Damian ▬ « Et rater le train pour rester avec eux toute l'année ? Oui, bien-sûr, trop peu pour moi ! »
• Florian ▬ « Tu marques un point... »

Il décroisa les bras qu'il venait de croiser justement sur son torse et décida à se lever, dans une synchronisation avec son frère. Ils échangèrent un regard las en entendant des bruits sourds et des plaintes.

• Damian & Florian ▬ « On dégage ! »

Ils se dépêchèrent de transplaner - avoir 18 ans avait des avantages exquis - avant de devoir soigner les garnements. Arrivant devant leur mère, celle-ci nullement surprise, ils se virent forcés de prendre des bagages qu'on leur tendait en prétextant leurs muscles d'hommes ! Florian roula ses billes noires, entendant le soupire de Damian, ce dernier toujours mis à l'exploitation...

• Mrs Shadow ▬ « Et le troisième membre de la mafia-confrérie Shadow ? Où s'est encore fourré Ryan ? »

Florian ricana en choeur avec Damian quand ils entendirent « mafia-confrérie » en se regardant. Ils haussèrent cependant les épaules comme un seul homme quant à la question de leur mère adoptive. Secouant la tête d'un air désapprobateur, Mrs Shadow les poussa au milieu du salon énergiquement et leur dit de filer à la gare avant tous. Ni une, ni deux, les deux Poufsouffles transplanèrent à la Gare et s'agitèrent tant bien que mal avec la quantité de bagages affreuse ! Irrité, le regard noir du jeune homme se posa sur les objets et il fut bien heureux de se contrôler pour ne pas envoyer les bagages dans le décor ou sur les rails de n'importe quel train. Mais il finit par les monter et chercha ensuite sans plus attendre une place avec son frère. Arrivés bien en avance, ils avaient du choix et prirent donc un compartiment près d'une sortie de sorte d'être dans les premiers à sortir.

• Florian ▬ « On va enfin pouvoir dormir ! »
• Damian ▬ « Tu plaisantes j'espère ? J'attends d'abord le chariot à friandises ! »

Florian éclata de rire en voyant son frère observer la vitre déjà alors qu'ils étaient côté fenêtre du compartiment, l'un face à l'autre. Ils ne manquaient que le troisième maillon qui arriva en même temps que la chariot à bonbons. Damian eut du mal alors à choisir entre le chariot et son frère niveau accueil mais finit par commander une tonne de confiseries pour eux trois en attendant que le train ne parte.
Si le wagon s'est rempli, jamais les trois Shadows ne le surent réellement avant l'arrivée, s'étant fermement endormit. Ils se réveillèrent quelques minutes avant l'arrivée, bien que Florian resta dans son coin jusqu'à l'arrêt du train. Il fut le premier à se lever, habillé et droit comme un piquet. Il ne perdit pas une seconde et prit accompagné de ses deux éternels la première calèche qu'ils purent. Les jeunes hommes furent donc dans les premiers et eurent loisir de prendre les places qu'ils voulaient à leur table mais aussi de discuter avant l'ouverture officielle de la cérémonie. Il eut le loisir de voir arriver les autres Poufsouffle en-dehors de ses frères mais n'accorda pas un oeil encore aux enseignants, trop peu pour lui !

Le calme, la salle vide de monde mis à part leur tablée qui fait face à l’entrée. Une légère impression de lieux complètement déserts de vie. Enfin presque, parce que ce n’était pas le cas et que très bientôt cela ne le serait plus du tout. Très vite un peu comme si on venait de déclencher un course ou de lancer un départ, des silhouettes aux couleurs noirs rentraient dans la grande salle en nombre. Les anciens, ceux qui ont déjà passées des années plutôt mouvementées si on souvient de tout les évènements des années antérieurs, ceux qui seront sans doute pas fâchés non plus de quitter ces lieux dans l’année qui suit ou bientôt. En même temps, on est toujours content d’une certaine manière d’être dehors, de ce dire que cette période est enfin révolue et que l’on peut continuer à avancer, à apprendre quelque chose qui nous passionnes sans être forcé de suivre des cours qui ne nous servirons plus jamais ou qui nous bassines plus qu’autre choses. Mais une fois arrivé-là ou nous le voulions, on finit par se dire que Poudlard tout compte fait c’était pas mal et plutôt drôle...En somme la belle vie. Enfin c’est le constat est général mais on sait tous qu’on ne peut pas retourner en arrière non plus. Sur le temps de sa petite diversion mentale, un bon nombre d’étudiant anglais avaient déjà pris place dans les quatre rangées possibles représentant les quatre maisons.

Là, on peut se dire qu’on se sent un peu observée, certain se pensaient sans doute discret parce que quand votre regard tournait dans leurs directions, il tournait rapidement les yeux avant de revenir. Cette attitude la fit esquisser un pale sourire amusée. D’autre n’y prêtant pas attention préférant se raconter certainement les magnifiques vacances passées et d’autre vous dévisageait carrément. Enfin, ça ne serait pas la première fois ni la dernière fois qu’elle le supporterait non plus. Regardant les nouveaux venus avec intérêt tout en restant finalement assez calme adossée au dossier de la chaise. Puis Arya avait finalement répondu par une question au bonjour poli de son collègue de droite. Il n’y avait pas énormément de nouveau professeur et oui, la miss avait un petit côté curieux qu’on peut plutôt mettre sur le compte de l’ancienne déformation professionnel, elle avait juste tenu à savoir les noms de ses collègues. Elle en connaissait certain de toute manière, d’autres étaient repérables et puis ce n’était qu’un jeu de déduction pour trouver celui de son compatriote. En même temps, c’était normale tout le monde ne voulait pas savoir le nom de ceux qu’ils côtoieront toute une année. Bon en même temps elle avait demandé que cela. Elle retourna sa tête quelques brefs instant dans sa direction pour répondre.

-On m’a cité les noms mais pas qui était qui…Arya Meyton…

Répondit- elle en esquissant un léger sourire tout en reportant son attention vers la porte ou une file bien rangée venait de pénétrer dans les lieux. Sous le regard toute aussi inquisiteur des anciens. Les pauvres en plus une arrivée par un passage en barque sur le lac, cela a de quoi déjà faire une impression mais débarquer ici c’est toujours impression. On grade les yeux grand ouverts de surprise et on a cette petite appréhension du vieux chapeau qui va sans doute encore pousser la chansonnette. Quoi qu’il en soit, c’était marrant de voir ces têtes stressées qui tout de suite reprenaient de la couleur quand le nom d’une des quatre maisons se prononçait enfin. Tout en s’enfuyant en direction de leurs tables. Enfin certain avec plus de dignité que d’autre. Une autre question lui parvenu aux oreilles. La brune applaudit suivant du regard la première année avant de répondre sur un ton bas pour ne déranger personne, on ne va pas se faire remarquer le premier jour n’est ce pas.

-Je vais donner le cours de Sortilège & Enchantement et vous ?

Elle l’avait dit avec un peu de fierté c’est vrai enfin en teintée parce que oui, elle en était contente malgré le grand changement que ca imposait à son esprit. Elle ramena son regard vers les petits élèves qui s’avançaient un à un sous le choipeaux. Si ça, ça ne vous rappelle pas des souvenirs on ne peut plus rien faire pour vous. Finalement entre une série d’applaudissement pour un pouffsoufle, elle enchaine une autre phrase rapide et toujours aussi bas.

-A quelle maison apparteniez-vous, si je puis me permettre ?

Back to school

There you go! Cause back in school, we're the leaders of it all. So why don't you run away?

« Pardon! Excusez-moi… Mais voulez-vous bien..!? Merci. Excusez-moi… Laissez passer! »

Des voix s’élevaient, se superposaient, s’entremêlaient. Assortiment hétéroclite, elles se succédaient sans distinction, graves, fluettes, parfois savant mélanges d’autres tonalités, provoquant un tumulte sans nom. Par ici dépassait le bout pointu d’une coiffe excentrique et colorée ; par là, la forme arrondie d’un chapeau melon. A l’autre bout, le visage méprisant d’un aristocrate exagérément classieux; puis derrière lui, créant un contraste saisissant, une ménagère rondouillette saluant avec une émotion à peine maîtrisée ses bambins surexcités.
Et cette scène, vue de l’intérieure, était encore plus étrange et déstabilisante. C’était se faire bousculer par ces corps pressés, inconnus ; se laisser porter malgré soit par l’agitation générale. C’était céder à la panique l’espace d’un instant à l’idée d’une valise perdue, pour se laisser submerger par un soulagement sans nom en la retrouvant sagement rapetissée à l’intérieur d’une poche ample. C’était l’annonce enfiévrée d’un départ imminent, entre au revoir larmoyants et trépignements d’impatience.
Et d’un coup, alors qu’un nuage de vapeur enveloppait le quai noyé de monde, un sifflement strident retentit, couvrant sans peine le brouhaha ambiant.
Le Poudlard-Express venait d’entrer en gare.

Le regard de Pansy Parkinson se perdit dans le nuage de vapeur. Droite comme un « i » aux côtés de sa mère, les traits dénués d'expression, elle observait la foule sans s'y mêler, se sentant étrangère à ces effusion de bons sentiments et ces échanges de promesses. Ce fut la voix de sa mère qui la tira de sa contemplation muette.

MRS. PARKISON. « Eh bien... C'est l'heure. Tu n'as rien oublié, n'est-ce pas? Bon voyage ma chérie. »

Pansy lui retourna un sourire de circonstances et lui offrit se pencha vers elle d'un geste un peu raide. Sa mère claqua un baiser gracieux sur chacune de ses joues, et elle s'étreignirent avec une tendresse feinte avant que la Serpentard ne tourne les talons. Ce n'était pas qu'elles ne s'entendaient pas – bien au contraire. En dépit des apparences, Pansy était relativement proche de sa mère. Mais Allegra était lunatique; si elle pouvait passer des heures à ne vivre que pour sa fille, il lui arrivait tout aussi souvent de l'oublier complètement, perdue qu'elle l'était dans des rêveries qu'elle était seule à comprendre. Tant mieux.

L'adolescente fouilla les alentours du regard dans l’espoir d’y reconnaître quelques visages bien connus – ou plutôt, deux visages en particulier. Mais ce ne furent ni Blaise, ni Drago qui la hélèrent : quelques filles de son dortoir se tenait devant l'un des wagons, échangeant visiblement des souvenirs de leurs vacances. Comme toujours, la discussion ne tarda pas à redémarrer une fois qu'elle les eut rejointes, et elle l’alimenta elle-même sans réserve, parlant avec emphase des voyages ayant agrémenté ses vacances d'été. En réalité, les destinations touristiques qu'elle se vantait d'avoir vues ne l'avait pas autant enchantée qu'elle le laissait croire : d'années en années, sa mère s'obstinait à la trainer sur des plages qui, bien que préférables au temps grisâtre de l'Angleterre, se ressemblaient toutes invariablement; et les achats coûteux se succédaient depuis si longtemps qu'elle n'y trouvait plus autant de goût qu'auparavant. Bien sûr son manque d'enthousiasme n'avait absolument rien à voir avec le fait que ce genre de départs l'obligeaient à couper tout contact avec Drago durant de longues semaines. Et après les évènements de l'an passé... eh bien, elle aurait nettement préféré déroger de ses habitudes et rester à Londres.

Pansy n'en laissa pourtant rien transparaitre. Tracey s'extasiait à la vue de son teint plus mat que de coutume, Milli buvait ses anecdotes comme s'il s'agissait d'une sacro-sainte rasade de felix felicis, et les autres – dont les noms lui échappaient totalement; mais ce n'était pas si grave, elle n'était supposée les connaître que depuis six ans – se plaignait de n'avoir pu profiter elles aussi de ces destinations de rêve. Les réactions des autres rehaussaient tout à coup la valeur de ses propres vacances; tout compte fait, peut-être était-elle réellement chanceuse.

Un éclat blond la détourna pourtant de son récit, et ce fut sans la moindre hésitation qu'elle coupa court à la conversation pour courir à la suite de Drago... avant de percuter de plein fouet un bigleux visiblement incapable de regarder devant lui.

PANSY. « Tu pourrais regarder où tu mets les pieds, espèce de veracrasse puant! Je ne suis pas... Blaise! »
BLAISE. « Une bousculade de rien et tu montes déjà sur tes grands sombrals! Ne t'excite pas autant voyons, ce n'est que moi. »

La jeune fille fronça les sourcils et assena à son meilleur ami un coup de coude entre les côtes. Elle n'obtint en retour qu'un grand sourire moqueur.

PANSY. « Bien joué, tu m'as fait perdre Drago de vue, lâcha-t-elle, renfrognée, avant de soupirer d'un air faussement dépité : Je suppose que je n'ai plus qu'à me résoudre à supporter ta présence pendant tout le trajet... On ferait mieux de se trouver des places avant que les Bouffondors ne commencent à envahir le train. »

Il se frayèrent avec plus ou moins de facilité un chemin à travers la foule dense. Les élèves commençaient à peine à emplir les wagons; de petits groupes s'accumulaient peu à peu sur les banquettes en fonction de leurs affinités ou de leur maison. Pansy prit sans hésitation la direction des compartiments les plus éloignés de ceux réservés aux professeurs. Alors qu'elle poussait la porte de celui qu'elle et ses amis occupaient pratiquement chaque année, des éclats de rires retentirent de l'intérieur. Quelques élèves, visiblement de première année, échangeaient des commentaires excités au sujet de ce qui les attendait à Poudlard. Armé de son sourire le plus charmant, Pansy sortit de sa poche un sachet de chocogrenouilles et s'adressa à eux d'un air enjoué.

PANSY. « Qu'est-ce que vous faites assis là? Vous ne comptez pas profiter de la distribution de sucreries à l'avant du train? »

Les plus jeunes la regardèrent, indécis, et elle haussa les épaules d'un air détaché.

PANSY. « Enfin, c'est vous qui voyez. Personnellement je ne dis jamais non à quelques chocolats gratuits. »

Sans plus attendre, ses interlocuteurs se précipitèrent à l'intérieur. Elle n'attendit pas plus longtemps pour pointer sa baguette sur leurs bagages déjà installés dans les filets qui surplombaient les sièges.

PANSY. « Reducto ».

Aussitôt, les lourds sacs rétrécirent suffisamment pour tenir dans la paume d'une main, et elle les fit venir à elle d'un « Accio » joyeusement formulé. L'instant d'après, ils étaient remplacés par ses propres sacs et ceux de Blaise, et trônaient désormais dans le couloir jouxtant le compartiment.

PANSY. « Je me demande où est Drago. Il aurait dû nous avoir rejoints, depuis le temps! »
BLAISE. « Pourquoi, ma présence ne te suffit pas? Drago est un grand garçon, voyons. Il ne risque pas de manquer le train parce que tu n'es pas là pour lui tenir la main. »

Elle écarta la remarque d'un vague geste de main et se décida enfin à oublier le blond quelques minutes, pour questionner Blaise sur ses vacances d'été. À l'extérieur, les paysages défilaient à vive allure derrière les grandes vitres, laissant seulement percevoir de leur beauté des tâches de couleur quasi oniriques. Le trajet se déroula plus rapidement que prévu, entre leurs bavardages, les passages du chariot à sucreries, et quelques heures de somnolence ou de tactiques mises en place pour repousser les indésirables ayant eu la mauvaise idée de partager leur compartiment. Les trajets menant à Poudlard tenaient littéralement de la routine : après les longues heures de routes, il fallait enfiler les sobres uniformes de l'École de Magie, se précipiter jusqu'aux calèches aux montures invisibles qui les emmèneraient le long du chemin cahotant jusqu'au château. Et alors commencerait le calvaire de la Cérémonie de Répartition. Pansy se souvenait avoir été particulièrement enthousiasmée par toutes ces coutumes, durant sa première année. Mais de là où elle se trouvait à présent, trônant à l'une des places supposément honorifiques de la tables Serpentards, elle trouvait désormais mortellement ennyeux de regarder défiler une ribambelle de marmots surexcités. Et apparemment, ce serait encore pire cette année.

PANSY. « Mais quelle plaie! Est-ce qu'elle ne pourrait pas abréger son monologue, un peu? À croire qu'elle ne se rend pas compte que son discours n'intéresse absolument personne, se plaignit à voix basse la Serpentard à son voisin de table, tandis que la Directrice psalmodiait les mêmes mots d'accueil et autres mises en garde que tous les ans. J'espère que les représentants des autres écoles ne seront pas aussi bavards. »

« Je rêve où j'viens de voir Malefoy trainer avec les Weasley... »

« La ferme.......... »

Grogna le blondinet, tout en frappant l'arrière du crâne du jeune garçon qui venait de marmonner ces paroles. C'est exactement ce qu'il craignait pour aujourd'hui. Il aurait tellement préféré être invisible là, au moins juste là en cet instant. Quoi qu'il en soit, pour le moment il doit surmonter ce petit moment. Le jeune Malefoy avait donc pris soin de remercier, par pure et simple politesse, les parents Weasley avant de pénétrer dans la gare. Une fois sur le quai, il ne perd pas une seule seconde pour s'éloigner le plus possible d'eux sans même leur jeter un regard. Jamais il n'aurait cru que cela arrive un jour dans toute son existence : passer toutes ses vacances d'Été chez les Weasley. A une époque, il en aurait bien rit et aurait même classer cette pensée parmi les histoires d'épouvante. Rapidement, Drago monte à bord de Poudlard Express ne pensant à rien d'autre sur le moment. N'ayant pas perdu ses bonnes vieilles habitudes, il tente de trouver de la place à l'avant du train. La tête haute, fier comme un coq et le regard naturellement hautain. Il reconnait certain visage au passage mais n'y prête pas plus d'attention sur le moment. Pressé de vite se trouver une place, le voilà rassurer d'en trouver une bonne à l'endroit qu'il espérait. Une fois confortablement installé, toutes ses idées reviennent enfin à lui. Sentant ensuite une pression désagréable serrer son estomac. Le fait de refaire son apparition à Poudlard lui faisait plus que drôle. Bizarre même... n'ayant pas gardé de très bonnes images de la dernière fois où il y avait mis les pieds. Se demandant aussi quelle majorité d'élèves est au courant de ce qu'il a fait ? S'il va y revoir d'anciens camarades ? Le bon côté, est qu'il est sûr de retrouver quelque visage familier tel que Pansy ou Blaise.

Midi pile. Le Poudlard Express démarre enfin direction Poudlard. Bien enfoncé dans son siège, Drago fixe pensivement la fenêtre sur sa droite. Jetant de temps un autres quelque coup d'œil en direction du couloir, se demandant si Pansy et Blaise allaient bien finir par arriver. Tant pis... De toute manière il n'est pas vraiment d'humeur à blablater pour le moment. Sa solitude ne dur pas longtemps, d'autres Serpentards viennent prendre place autour de lui. Voulant tout de même garder sa place de "leader" dans sa maison, il prend sur lui tout le long du voyage afin de faire bonne figure et répondant le plus simplement possible aux questions qu'on lui pose. Une véritable interview. Le trajet paraît interminable, mais le train semble bientôt arriver. Drago part alors enfiler sa robe de sorcier, et part se rapprocher des portes pour éviter de finir écraser dans la foule.

Quelques minutes plus tard, il est temps de refaire son entrée à Poudlard. Même si Drago semble être un humain sans cœur, il n'en est pas moins que ce dernier bat à très grande vitesse alors qu'il entre dans le hall d'entrée. Malgré tout, le blondinet ne perd pas la face et tente de rester le plus impassible possible. La Grande Salle, nous y voilà. Pas grand chose a changé, c'est comme si le temps c'était arrêté depuis sa sixième année. C'est bien la première fois que son entrée à Poudlard lui fais autant d'effet. Comme un Prince, mais légèrement mal à l'aise de l'intérieur, Drago part s'installer à sa place habituelle à la table des Verts et Argents. Il sent tous les regards se poser sur lui, même si pour le moment son retour lui est un peu difficile il y fait face et n'hésite pas à défier tous les regards. Il croise rapidement celui de Pansy et de Blaise. Durant l'interminable discours, Drago en profite pour jeter un œil à la table des Gryffondors. Non pas que ceux-là l'intéressent, bien au contraire, mais juste pour savoir qui est revenu cette année. Granger, les Weasley, Finnigan et d'autres encore... Jusque là, personne n'a encore osé lui poser les questions auxquelles il s'attend tant à entendre cette année. Touchons du bois comme on dit... Le discours reste en effet interminable. En temps normal, le jeune Malefoy n'hésite pas à faire passer le temps en faisant rigoler toute la table de part de vilaines blagues moqueuses à propos des professeurs ou élèves, mais là, il reste pensif voir même évasif...

« Salut Tone, tu sais quoi? Je

Elle soupira, froissa le parchemin et le mit du côté pour en prendre un neuf.

« Hey, juste pour te dire que

Elle froissa celui-ci également et le balança au bout de son lit. Elle en prit un nouveau.

« Tone, » Elle laissa la plume en suspend, fronçant les sourcils. Rien de tout cela n'était difficile, et elle le savait, et elle savait aussi qu'elle devait cesser ses enfantillages. Elle avait seize ans maintenant, il était peut-être tant de grandir et d'apprendre à dire les choses. Néanmoins grandir n'avait jamais été son point fort, elle n'en avait pas envie, et préférait se convaincre que ça n'arriverait jamais. D'ailleurs elle détestait son anniversaire, c'était toujours l'un des pires jour de l'année, parce qu'il n'y avait absolument rien à célébrer, et s'entendre dire pendant vingt-quatre heure durant à quel point c'est merveilleux, qu'elle est devenue une magnifique jeune fille, et qu'on lui souhaite tout le bonheur du monde pour sa nouvelle année qui commence, c'était juste triste. Il n'y avait vraiment rien à célébrer le jour d'un anniversaire. Juste la perte d'une année de jeunesse supplémentaire.

« Demain, on sera le premier septembre. Non, je ne t'écris pas pour t'apprendre la date de demain, juste pour te dire que demain, je retourne à Poudlard. Je sais ce que tu me dirais : " C'est génial! Profites, les dernières années sont les meilleures, crois moi! " et je sais que tu as probablement raison, d'ailleurs tu as toujours raison, non?
Cette année je ne rentrerais pas pour noël, ni pour pâques. Je ne suis pas... je ne suis pas assez forte pour ça, je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas comme toi, je ne peux pas juste me dire que la vie est ainsi et qu'on ne va pas à l'encontre de la nature, qu'il faut juste admettre les choses, aussi terribles soient-elles. Ce n'est pas une qualité de Serpentard d'être aussi terre-à-terre, aussi résistant, aussi infaillible. C'est lâche, hein? C'est ce que tu vas te dire quand tu vas me lire j'imagine.
Je n'ai pas ta force. Je ne peux juste rester là, debout, à regarder la mort en face et me dire " Ça y'est, c'est la fin, ciao les amis, à la prochaine " même si c'est ce que toi tu fais.
J'admire tu sais. J'admire tellement. »

Cleya rejeta ses cheveux en arrière et leva les yeux vers le plafond. Elle se pinça la lèvre inférieur et ferma si fort les yeux qu'elle se fit mal. Elle n'aimait pas pleurer, et surtout elle ne voulait pas qu'il voit qu'elle l'avait fait à cause des larmes qui tomberaient sur la lettre. Elle ne devait pas pleurer. Lui ne pleurait pas.
Elle chercha une pensée heureuse, mais là tout de suite, elle ne penser qu'à lui.

« T'as pas idée d'à quel point tu vas me manquer. Parfois je me dis que la vie est injuste, qu'on n'a pas le droit de me faire ça. On n'a pas idée de laisser de telles maladies exister. Et puis de qui ils se foutent, bordel! On est des putains de sorciers, et ils vont me dire que depuis tant d'années on n'est pas capable d'avoir trouvé un putain de traitement? Mais comment tu peux vivre avec ça! Comment t'as pu les écouter tranquillement t'expliquer, jour après jour, nuit après nuit, allongé sur le lit de l'hopital, pour juste les entendre te dire poliment qu'il n'y avait rien à faire, et que t'en avais pour six mois, tout au plus?

Je sais pas quoi faire Tone, je sais pas comment gérer ça. C'est toi qui gère les situations difficiles, tout le monde le sait. Et quand tu seras plus là, je vais faire quoi? Tu peux me le dire ça?! T'as pas le droit de me laisser seule. Et là encore, je sais ce que tu vas me dire "T'es pas seule Cleya, même sans moi, tu ne seras jamais seule ". Mais t'en sais rien! T'as toujours été là, tu m'as toujours dis quoi faire, et je t'ai toujours écouté, même si normalement je n'écoute personne. Et je t'écoutais, parce que c'est toi, parce que c'est moi, parce que c'est nous et que je pensais qu'on ne pourrait jamais m'enlever ça. Si j'avais su à quel point je pouvais être stupide, je n'aurais peut-être même pas laissé tout ça arriver.

Excuse-moi, je sais que tu n'as pas besoin de m'entendre - me lire en l'occurrence, faire mon caprice et pleurnicher sur la vie et tout, mais tu me connais...

On se reverra jamais, hein?

Je ne peux pas rentrer à noël. Ça sera trop dur... tu sais, ta soeur, tes parents, les miens, Kitty, ... Ta soeur surtout. Vous vous ressemblez tellement... je... Je ne pourrais pas le faire. Je sais qu'ils ne comprendront pas, mais toi, toi je sais que tu comprends, et même si tu ne seras plus là, j'ai besoin de savoir qu'au moins une personne sur terre aura compris. »

La jeune fille posa sa plume dans l'encrier. Elle inspira profondément et expira lentement. Elle avait l'impression d'avoir toujours su que ce moment arriverait, mais cet été, elle avait juste tout fait pour ne pas y penser. Et maintenant que c'était le moment, ça paraissait tellement irréel.

« Je suppose que c'est un au revoir. Je ne suis pas super douée pour ce genre de truc, comme tu le sais. Alors, je vais essayer d'être simple, parce que sinon je sais que je n'y parviendrais pas.
Je n'y arriverais jamais seule Anthony... J'ai besoin de toi. Tu es tout, mon père, ma mère, mon frère, mon âme-soeur, l'amour de ma vie, mon meilleur ami...
Je sais c'est pathétique, d'autant plus à cause de la différence d'âge, et du fait que je suis totalement incohérente parce que rien de tout cela n'est vrai. Tu n'es pas l'amour de ma vie, tu n'es pas mon frère, même pas mon meilleur ami. Tu es Anthony, mon modèle, ma raison qui me pousse a toujours me surpasser pour t'impressionner toi. C'est stupide et c'est débile, et je t'aime, et tu vas me manquer.

Je t'aime, Tone, et tu sais quoi? Pour la première fois de ma vie, j'espère qu'il y a vraiment quelque chose après la mort. Parce que tu mérites pas de t'arrêter là. Tu mérites plus que 19 puériles années sur terre. Mais si ça s'arrête là, ben, ce que je veux te dire c'est que tes 19 années sur terre, ou plus exactement les 16 qu'on a partagé, sont la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivé.
Alors, juste, s'il te plait, lorsqu'Elle viendra (Non, tu ne rêves pas, je parle de la Mort à la troisième personne ce soir. Oui, effectivement, je suis en plein délire), ne l'accueille pas à bras ouvert comme tu le faisais toujours pour moi, parce que franchement, elle ne te mérite pas.

Cleya, ta voisine blonde qui ne pourra jamais s'empêcher de penser à toi lorsqu'on lui parlera de dragoncelle purulente. »

C'était fait. Elle avait mis un point final à leur vie. Elle envoya la lettre, elle pleura ce qui semblait être toutes les larmes de son corps. Elle avait mis un point final à leur vie. Maintenant, elle allait commencer la sienne. Etait-ce effrayant? Oui, terrifiant même. Mais elle le ferait, elle lui devait bien ça, elle se devait bien ça.

〝 Back to normal, or is it? 〟

« MEEEERDE, MAMAN!
— Quoi chérie?!
— Je suis en retard, merde merde merde merde, je peux pas me permette de le louper maman!
— Ne t'inquiète, en transplanant vous y serez en deux minutes.
— Mais j'ai PAS deux minutes!
— Et bien qu'est ce que vous attendez alors? Où est ton père?
— PAPAAAAAAAA! »

Une tartine à la main, son père passa la tête par l'entre-baillement de la porte de la cuisine, apparemment perturbé en plein petit déjeuner tardif.

« Allez bouge, faut que tu m'emmènes à King Cross!
— Déjà?! »

L'homme de la maison consulta la pendule avec un regard inquiet qui devint une mine affolé lorsqu'il lut l'heure, il engouffra très gracieusement le reste de son toast et se précipita vers sa fille. Il lança un regard coupable à sa femme qui tenait dans leur bras Liam, qui, à l'évidence, ne partageait pas du tout leur excitation matinale. Il prit Cleya par la main et saisit sa malle de l'autre, et ils disparurent dans un léger "pop".
Arrivés à quai, la jeune blonde, toute échevelée, empoigna sa valise et planta un bisou furtif sur la joue de son père tandis qu'elle s'élançait vers un Poudlard Express en pleine surchauffe. Une fois à l'intérieur, elle se laissa respirer. Trente secondes chrono plus tard, le train s'ébranlait déjà vers la sortie de la gare. Elle se fraya un chemin dans le corridor, traînant ses lourds bagages derrière elle jusqu'à ce qu'elle trouve ses amis. Elle les trouva - malheureusement - vers le fond du train, si bien qu'elle avait du se farcir la quasi-totalité de la longueur du train avec de pouvoir enfin s'asseoir sur une banquette confortable et soupirer.

Le reste du trajet se passa sans anicroches, ils restèrent entre Serpentard de sixième année, se gavèrent de quelques sucreries - sauf elle, elle digérait mal le sucre en surdose. Ils passèrent le temps en se racontant tour à tour des anecdotes de leur été. Personne ne lui demanda comment son mois d'août chez Anthony s'était passé, et elle leur en fut reconnaissant. Tout ce qu'elle voulait, c'était passer à autre chose, continuer à vivre.

Pré-au-Lard arriva vite et elle fut plus qu'heureuse de quitter l'étouffante chaleur du compartiment et de sentir l'air frais écossais de début de soirée sur son visage. Par petits groupes, ils prirent joyeusement place dans les calèches qui s'élancèrent dans l'ombre gigantesque du château. Tout le monde rigolait, était content de retrouver les autres. On partageait les derniers ragots, interessant et non-interessant, on jasait, on faisait des prédictions quant à la nouvelle année. Une agréable routine reprenait son cours comme si les deux derniers mois n'avaient existé, et Cleya retombait dedans avec une aisance déconcertante.

Cependant, une fois assise à la table des banquets de sa maison, elle le réalisa. Elle pris conscience que dans deux ans, elle ne serait plus là, que cette année serait difficile, qu'elle allait devoir commencer à réfléchir à son avenir et à " l'après Poudlard ". Elle se rendit compte que tout ça, elle le ferait sans Tone, et elle noya ses idées noires dans son jus de citrouille.

Soudain, l'ouverture des portes - ou serait-ce le fait que sa voisine de table venait de dire que le beau mec de Serdaigle avait enfin lâché son insupportable pot-de-colle? - la tira de ses rêveries peu plaisantes et elle se trouva heureuse d'avoir quelque chose sur quoi portait son attention. Les petits nouveaux commençèrent à affluer, se bousculant et se marchant sur les pieds. Comme chaque année, Cleya trouvait ce spectacle violent. Ses jeunes ingénus qu'on jetait sans pitié dans la cage aux fauves, au centre de rivalité déjà établie et d'enjeux de compétition permanente ancestraux, tout ça surmonté par une pression parentale pas toujours des moindres chez certains.

A la table des serpentards, on commnentait les têtes des nouvelles recrues, on discutait de celui qui avait l'air le plus effrayé, de ceux qui avaient, à vue de nez, le profil idéal pour nous rejoindre, bref, de chose et d'autres. Entrainée par la conversation, Cleya lança :

« C'est moi ou ça rétrécit un peu plus chaque année ces choses là? »